Protection de l’environnement : Deux projets lancés pour renforcer la résilience sanitaire et climatique

Deux projets visant à renforcer la résilience climatique et sanitaire viennent d’être lancés au Sénégal sous l’égide du Centre de suivi écologique (Cse) et du Centre de recherche africain sur la population et la santé, à travers son Bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest (Aphrc-Waro). Il s’agit du projet «Science Support for Action on Climate Health (Ssach)» et du projet «F4ClimHealth (Unlocking Climate and Health Financing)», deux initiatives lancées lundi à Dakar au cours d’une cérémonie présidée par le ministre de la Santé et de l’hygiène publique, Ibrahima Sy.
«Le projet Ssach, conduit par le Cse, vise à renforcer la capacité du pays à anticiper, prévenir et répondre aux risques sanitaires liés au changement climatique en institutionnalisant la coordination intersectorielle et en intégrant les données climatiques et sanitaires dans les politiques publiques», a expliqué le Directeur général du Centre de suivi écologique, Cheikh Mbow. Il prenait part à la cérémonie de lancement des deux projets financés par la Fondation Rockefeller et visant à améliorer la gouvernance, la recherche et les systèmes d’alerte précoce afin de mieux gérer les impacts du changement climatique sur la santé. Selon M. Mbow, le projet «Science Support for Action on Climate Health» permettra la mise en place d’une unité de coordination climat-santé fonctionnelle au sein du ministère de la Santé et le déploiement d’un système d’alerte précoce multirisques opérationnel dans les zones-pilotes de Fatick, Kaolack, Dakar, Ziguinchor, Saint-Louis et Tambacounda. Ssach contribuera également à la formation de 20 cadres nationaux et locaux à l’approche climat-santé et à l’accompagnement de trois thèses de doctorat alignées sur les besoins nationaux.
Le «F4ClimHealth», pour sa part, ambitionne de renforcer la capacité du Sénégal à accéder aux financements climat-santé pour soutenir l’adaptation du système de santé, selon Cheikh Mbacké Faye, Directeur régional du Centre de recherche africain sur la population et la santé (Aphrc-Waro). «Il permettra l’appui à la finalisation et à la mise en œuvre du Plan national d’adaptation du secteur de la santé sur les cinq prochaines années», ainsi que «l’élaboration et la soumission de projets d’adaptation à fort impact», a-t-il dit.
«Aujourd’hui, même s’il y a de bonnes politiques, de bonnes stratégies en matière d’adaptation du secteur de la santé au changement climatique, si on n’a pas accès aux financements, on ne pourra pas les mettre en œuvre», a dit le ministre de la Santé et de l’hygiène publique, Ibrahima Sy. Les budgets nationaux «ne prennent pas en compte suffisamment le climat», et dans ce contexte, la solution, c’est de «voir comment trouver des budgets additionnels à travers différents bailleurs, ou bien même des financements domestiques, pour financer ce qu’on appelle «l’additionnalité climatique»». Selon Ibrahima Sy, cet aspect doit être pris en compte pour «réduire les risques pour le secteur de la santé», parce que, prévient-il, le changement climatique «accroît les risques d’émergence de maladies, surtout zoonotiques […]». «Au moment où on doit faire face à des pathologies, on n’a pas une capacité de réponse en termes de services de santé à offrir aux populations», a insisté le ministre de la Santé.