Après la décision des autorités mauritaniennes d’interdire la pêche dans leurs eaux aux pêcheurs étrangers et celles sénégalaises de rapatrier nos compatriotes, les populations de Guet-Ndar invitent l’Etat à organiser un pont aérien pour faciliter le retour. Face à la presse hier, ces populations qui ont listé les problèmes rencontrés par leurs parents sur le chemin du retour mettent en garde contre une éventuelle escalade.

La situation devient de plus en plus critique. C’est du moins le point de vue de Moustapha Dieng, porte-parole des populations du quartier Guet-Ndar. D’après lui, les Sénégalais qui vivent à Nouakchott, Nouadhibou comme dans les campements appellent quotidiennement au téléphone pour expliquer qu’ils ne vont plus en mer depuis plus d’une vingtaine de jours, mais ne peuvent pas aussi rentrer. Selon M. Dieng, on parle d’un recensement effectué par l’ambassade du Sénégal en Mauritanie, mais cette opération s’avère être un échec à cause du manque de personnel de l’ambassade qui fait que même d’ici deux mois ce recensement ne sera terminé. Pour contourner cette solution qui n’en n’est pas une, les pêcheurs suggèrent au ministre de la Pêche et de l’économie maritime de se rendre sur place pour voir le problème de plus près, car il y a des choses qu’on ne peut pas dire dans les médias, mais la situation s’empire de plus en plus. D’ailleurs, explique Moustapha Dieng, certains veulent revenir, mais la partie mauritanienne le leur refuse. L’on empêche une partie de rentrer avec son matériel, faute d’une autorisation de sortir du territoire mauritanien. Selon les explications de Moustapha Dieng, la situation est telle que les autorités sénégalaises doivent considérer que c’est cette situation qui prévaut dans les pays en crise. «Partout où il y a des crises, le gouvernement prend ses responsabilités et va au secours de ses concitoyens», a souligné sur la même lancée M. Dieng qui a invité au nom de ses camarades l’Etat du Sénégal à considérer les Sénégalais de Mauritanie comme des émigrés à part entière et surtout à mettre en place un pont aérien pour faciliter le rapatriement des pêcheurs, mais aussi de leurs épouses et leurs enfants qui vivent dans des conditions très difficiles qui obligent leurs parents établis au Sénégal à leur envoyer de l’argent pour qu’ils puissent survivre. Les pêcheurs, qui se sont fortement mobilisés lors de ce point de presse, ont déploré les nombreuses tracasseries dont sont victimes les pêcheurs sénégalais qui non seulement ont été déclarés persona non grata en Mauritanie, mais ne peuvent pas rentrer librement du fait des agissements des Forces de l’ordre mauritaniennes qui les arrêtent et les briment la plupart du temps. cndiongue@lequotidien.sn