Par Justin GOMIS – 

Dans le cadre de leur collaboration en matière de santé, Countdown to 2030/The Lancet 2025 et African Population and Health Research Center (Aphrc) ont publié, hier, un rapport sur la santé maternelle et infantile en Afrique et dans le monde. Un document qui fait état de la régression des progrès du taux d’amélioration dans le domaine de la santé reproductive, maternelle, néonatale et infantile. Cette situation, qualifiée «d’alarmante, s’explique par la crise du Covid-19, les changements climatiques, l’insécurité alimentaire», les conflits armés. Selon Cheikh Mbacké Faye, Directeur exécutif d’Afri­can Population and Health Research Center (Aphrc), «la priorité accordée à la santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile et adolescente, ainsi qu’au financement de la nutrition, a diminué». Il s’exprimait hier, lors de la cérémonie de publication du rapport Countdown to 2030/The Lancet 2025, intitulé «Suivi des progrès en santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile, adolescente et en nutrition».
Ledit document s’est aussi penché sur des questions cruciales comme la nutrition, la couverture des interventions sanitaires et la qualité des soins dans 80 pays à revenu faible et intermédiaire. D’après toujours le Directeur exécutif d’African Population and Health Research Center, «les taux annuels moyens de réduction de la mortinatalité (les enfants nés sans vie après 6 mois de grossesse), de la mortalité maternelle, néonatale, infantile et adolescente dans les pays à faible revenu et intermédiaire de la tranche inférieure entre 2016 et 2022 étaient généralement de l’ordre de 2 à 3%. Ce rythme de baisse est nettement inférieur à celui observé entre 2000 et 2015, et reste bien en-deçà du niveau requis pour atteindre les Objectifs de développement durable (Odd)». A l’en croire, «ces objectifs de mortalité apparaissent particulièrement éloignés pour les pays d’Afrique subsaharienne». Le ministre de la Santé, qui a présidé cette rencontre, a reconnu que la situation est «inquiétante». Dr Ibrahima Sy a avoué que «la mortalité maternelle a atteint des niveaux inacceptables». Chiffres à l’appui, il soutient qu’environ «287 000 femmes sont décédées pendant ou après une grossesse ou un accouchement en 2020. Environ 87% des décès maternels dans le monde dont la plupart auraient pu être évités, sont survenus en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud». Poursuivant ses propos, il déclare que ce rapport du Countdown to 2030 va leur permettre de prendre des décisions. Et c’est dans ce sens, informe-t-il, que le Sénégal a élaboré et mis en œuvre plusieurs plans, avec l’objectif de réduire la mortalité maternelle et infantile. «La santé de la mère et de l’enfant constitue l’une des préoccupations de santé publique dans le monde en général et dans la région africaine en particulier», a-t-il fait savoir.
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