2021 n’a pas été une année rose pour l’agriculture. Par rapport à l’exercice précédent, le secteur a affiché une tendance baissière. Seule l’horticulture a connu une progression significative. C’est ce qui ressort du rapport de la Revue annuelle conjointe (Rac) de 2021, soit une année après la période de restriction due au Covid-19. 

Par Malick GAYE – La valeur ajoutée du secteur agricole a enregistré une baisse de 29,8 milliards de francs Cfa, passant de 1491,9 milliards de francs Cfa en 2020 à 1462,1 milliards en 2021. C’est la principale information à retenir de la Revue annuelle conjointe (Rac) 2021 organisée hier par le ministère de l’Economie, du plan et de la coopération. Lors de la cérémonie de présentation du rapport qui fait la synthèse des actions déroulés en 2021, on retiendra que la production céréalière  est évaluée à 3 millions 480 mille 394 tonnes en 2021 contre 3 millions 640 mille 545 tonnes en 2020, soit une baisse de 4,4%. Cette situation s’explique, selon le rapport de la Rac, par la baisse des superficies emblavées et des rendements de la plupart des spéculations, avec l’installation tardive de l’hivernage et des déficits pluviométriques dans la majeure partie du territoire. La production de riz est évaluée à 1 million 326 mille 761 tonnes en 2021, soit une baisse de 2% par rapport à 2020 où la production a été estimée à 1 million 349 mille 723 tonnes et reste en deçà de l’objectif d’1 million 600 mille tonnes.
Toutefois, le rendement du riz a enregistré une augmentation de 4% entre 2020 et 2021, pour se situer à 3482 kg/ha.

Cette tendance baissière n’a pas épargné la production arachidière qui s’est établie à 1 million 677 mille 804 tonnes en 2021, soit un taux de réalisation de 86,4% par rapport à l’objectif. Par rapport à 2020, ce sont 119 mille 682 tonnes de moins. Ce résultat est lié aux pertes de semis, engendrées par les pauses pluviométriques par endroits et aux séquences sèches récurrentes dans certaines zones qui ont entraîné une baisse de 6% du rendement entre 2020 (1467 kg/ha) et 2021 (1382 kg/ha).

De même, sur la période, les superficies emblavées ont diminué, passant d’1 million 225 mille 081 ha en 2020 à 1 million 214 mille 316 ha en 2021, d’après le rapport de la Rac. Qui assure que l’horticulture est l’un des rares segments de l’agriculture qui ont enregistré une hausse. «La production de fruits et légumes est évaluée à 1 million 583 mille 661 tonnes en 2021, soit une hausse de 4% par rapport à 2020 où la production a été évaluée à 1 million 519 mille 784 tonnes. Cette production est essentiellement tirée par les légumes dont la production a tourné autour d’1 million 304 mille 706 tonnes avec une contribution de 82,4%. La production d’oignon qui domine, est estimée à 435 mille tonnes, soit une hausse de 6% par rapport 2020, mais reste en deçà de la cible de 511 mille 602 tonnes. Quant à la production de pomme de terre, elle a enregistré une baisse de 21 mille 359 tonnes entre 2020 et 2021, pour se situer à 126 mille 626 tonnes, soit un taux de réalisation de 69,3% de l’objectif fixé à 182 mille 706 tonnes. Cette situation est due à la non-disponibilité des semences», lit-on dans le document.

Le chômage recule en 2021
Si l’agriculture a connu une année morose par rapport à l’exercice précédent, le chômage a, pour sa part, baissé. En effet, le taux global de chômage de la population active âgée de 15 ans et plus est ressorti à 23,6%  en 2021 contre 22,3%  en 2020, avec un taux plus important en milieu rural (28% contre 19,9% en milieu urbain). Dans la même période, ce taux est de 36,7% chez les femmes et 12,1% chez les hommes. Le taux d’activité se situe à 60,7%  en 2021, contre 54,2%  en 2020, et varie selon le milieu de résidence et le sexe. Il est estimé à 61,9% en milieu urbain et 59,4% en milieu rural, à 69,2% pour les hommes et 53,3% pour les femmes. Toujours selon le rapport de la Revue annuelle conjointe,  le nombre d’employés  salariés dans le secteur des entreprises est évalué à 336 mille 968 en 2021, contre 311 mille 280 en 2020, soit une hausse de 8,3%. Cette évolution résulte principalement, de l’augmentation des effectifs dans la construction, les services et de l’industrie, qui ont connu une hausse respective de 39,3%, 8,5% et 5,6%.

De même, les rémunérations globales ont progressé de 8,7% sur la même période. Les heures hebdomadaires moyennes travaillées par employé ont également augmenté de 1,1% sur la période, pour s’établir à 41,7 heures en 2021. Ils sont 6 mille 608 demandeurs d’emploi en 2021 contre 2 mille 178 en 2020.
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