Hier, la directrice des Ressources humaines du ministère de la Santé et de l’action sociale, Awa Fall, a répondu aux médecins en spécialisation sur leurs requêtes relatives à la prise en charge, à la motivation hospitalière, aux bourses et à la réforme.Par Mamadou SAKINE

– Contrairement à ce qu’ont avancé les médecins en spécialisation, il y a une prise en charge médicale pour eux dans les structures où ils exercent. La précision a été faite hier par Awa Fall, directrice des Ressources humaines du ministère de la Santé et de l’action sociale, sur Radio Sénégal. Selon elle, les médecins grévistes réclament plutôt une transversalité, c’est-à-dire qu’un médecin qui officie dans un hôpital comme Fann puisse être pris en charge dans tout autre hôpital sur l’ensemble du territoire national. D’ailleurs, dit-elle, le ministre Abdoulaye Diouf Sarr a donné des instructions pour que cette transversalité soit mise en œuvre. Mais pour cela, il faut une convention intra-hospitalière qui n’existe pas jusque-là. Il faut connaître aussi le nombre de Ds sénégalais et comment est-ce que cette prise en charge pourra être faite, ajoute-t-elle.
En conférence de presse mercredi, Dr Mbaye Sène, président du Collectif des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes en spécialisation du Sénégal (Comes), a déclaré que dans la motivation hospitalière qui constitue 25% des recettes de l’hôpital, qui doivent être partagés entre les acteurs, ils en sont écartés. «C’est lié à leur statut. Ils sont considérés comme des stagiaires. Et il n’y a rien qui autorise les structures hospitalières à leur payer les motivations hospitalières», répond Mme Awa Fall. «Il faut une formalisation qui puisse permettre à ces structures hospitalières de leur payer la motivation. Parce qu’effectivement, au même titre que les autres qui sont des fonctionnaires ou contractuels, il y a un contrat qui les lie aux structures hospitalières, mais aujourd’hui ils sont envoyés pour une formation pratique», ajoute-t-elle. Et sur la requête pour une régularité des bourses de spécialisation qui serait en retard depuis plus d’un an, elle parle d’un retard juste d’un mois dû à une procédure administrative. «Le premier semestre étant écoulé, il fallait reprendre tout le processus pour le second. Il n’y a pas d’arriérés de bourse à ce niveau», avance-t-elle.
Par ailleurs, elle assure qu’elle ne nie «pas le fait qu’ils sont dans les services et ce sont eux qui effectuent une bonne partie du travail et qu’ils apportent beaucoup dans les structures hospitalières, mais tout cela est lié à leur statut».
En gros, Awa Fall rappelle que ces médecins sont considérés au niveau de la Faculté comme des apprenants, parce qu’ils sont en spécialisation et envoyés pour des stages pratiques au niveau des structures hospitalières. Ils ne dépendent pas du ministère de la Santé, mais de la Faculté ; donc du ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Elle estime que le ministère de la Santé ne peut pas s’engager dans une réforme de statut sans pour autant associer les acteurs à la base que sont les personnels de la Faculté de médecine, donc les professeurs de l’Université. «Quand ils auront fini, on aspire à les recruter et à les mettre dans les postes où il y a le besoin. Le système en a fortement besoin. Aujourd’hui, on a construit de nouvelles structures hospitalières et il faut les remplir avec le personnel. C’est pour cela, nous, on leur octroie des bourses et on accompagne un peu la spécialisation», rassure Awa Fall. Cette dernière annonce qu’une rencontre est prévue mercredi prochain avec le ministère de l’Enseignement supérieur, les différentes facultés concernées, en présence des Ds et du ministère de la Santé.
Près de 2 000 médecins en spécialisation parmi lesquels des étrangers avaient entamé une grève de 72 heures qui a pris fin hier. Et aujourd’hui, ils prévoient de tenir leur Assemblée générale devant le ministère de la Santé et de l’action sociale.
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