Moonaya : «Chacun d’entre nous doit devenir le changement qu’il veut dans la société»

C’est une grande fierté d’être finaliste au prix Découvertes Rfi. Je suis restée très longtemps dans l’underground. Et le fait qu’aujourd’hui ma musique soit reconnue, c’est une grande source de motivation. Les gens n’ont pas arrêté de me dire que faire de la musique engagée, ce n’est pas ça qui marche. Que pour avoir de l’argent, il faut justement faire un genre de musique et que ce que je faisais était trop sérieux. Alors que ce que je fais va au-delà de la musique parce que c’est la poursuite d’un idéal, c’est un rêve que je veux pour mon continent. Avoir été nommé récemment à l’Afrimaa award, puis finaliste au prix Décou­vertes Rfi, cela veut dire que malgré ce que les gens disent, cette musique dépasse les frontières et le message est entendu. C’est très encourageant et motivant. C’est vrai que dans mes textes je parle de plein de choses, je parle même de relations hommes/femmes. Il est temps, le titre qui est en lice, est un morceau qui fait un petit point sur la situation pour dire aux jeunes qu’il faut qu’on arrête de toujours accuser l’autre. Parfois le mal c’est nous et il faut qu’on prenne nos responsabilités. On a survécu jusque-là à l’esclavage, à la colonisation et on est en pleine domination économique avec le néo colonialisme, mais on est encore debout. Ça veut dire que chacun d’entre nous doit devenir le changement qu’il veut dans la société. On ne peut pas vouloir le changement et que ça soit les autres qui le fassent. Et ce n’est pas une fatalité.

JsideB : «Je ne représente pas seulement le Sénégal, mais aussi le mouvement hip-hop»
Je n’étais même pas au courant du dépôt. J’ai ensuite reçu un mail comme quoi j’étais sur la première liste de 60 artistes. Et c’est après que les dix finalistes sont choisis. Ça représente beaucoup de choses surtout que c’est un prix mondial. Ça montre que la musique que l’on fait ne représente plus seulement un quartier, mais tout un pays. Je me dis aussi que je ne représente pas seulement le Sénégal, mais aussi le mouvement hip-hop. A la base je suis un rappeur. Demb, «Hier» en français, est un morceau qui parle des obstacles que j’ai eu à traverser dans la musique, les gens qui m’ont soutenu, qui m’ont lâché aussi. J’ai commencé à faire de la musique en 2012 et j’ai eu à sortir trois projets de freestyle. Demb fait partie de mon prochain album qui doit sortie en 2021. Je suis originaire de Palmarin d’abord, mais j’habite à Grand Yoff.

Mamy Cruz : «Ça fait 5 ans que le Sénégal n’a pas remporté ce prix»
J’ai toujours voulu participer à ce concours. J’espère que je vais le gagner parce que ça fait 5 ans que le Sénégal n’a plus remporté ce prix. La dernière fois c’était en 2015 avec Marema. Donc, j’espère que ça va être un Sénégalais qui va gagner. Le titre Poulo est une histoire d’amour. C’est une façon de dire à mon amour que même si on est séparé, il restera toujours dans mon cœur et pareil pour lui. Le fond est carrément musique international pulaar et tout. Je suis Soninké de père et de mère, je ne parle pas ma langue, mais j’aime voyager dans les mélodies. Je fais de la world musique, je suis une touche à tout. Mon premier single Cheikh Ahmadou Bamba remonte à 2016. Je ne suis pas dans un label, mais je me débrouille avec les moyens du bord. J’aimerais bien sortir un album en 2021.