S’il lui est reproché de faire du pilotage à vue dans le cadre du redéploiement des services de l’hôpital Le Dantec, le ministère de la Santé fait tout pour montrer son impréparation. Selon le schéma mis en place par département dirigé par Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye, une bonne partie des services est déployée au niveau de Dalal Jamm de Guédiawaye.Par Dieynaba KANE
– Le ministère de la Santé et de l’action sociale ne fait que confirmer les reproches qui lui sont faits sur le manque de préparation dans le redéploiement des services de l’hôpital Aristide Le Dantec. La structure est fermée officiellement hier, mais c’est le 13 août qu’il est publié le document informant des hôpitaux et centres de santé qui vont accueillir les patients de Le Dantec. Ces derniers vont pendant la durée des travaux de reconstruction être déployés dans les autres hôpitaux et centres de Santé de Dakar et à l’hôpital Ahmadoul Khadim de Touba. Après avoir fait l’annonce mercredi dernier, le ministère de Santé et de l’action sociale est revenu avec un nouveau schéma plus détaillé sur les structures qui vont accueillir les services de Le Dantec. Dans le document, le ministère informe que Dalal Jamm de Guédiawaye va accueillir les services suivants : «Ophtalmologie, cardiologie, cancérologie, oncologie pédiatrique orthopédie-traumatologie, dermatologie, chirurgie générale, chirurgie pédiatrique.» Les patients des services Chirurgie pédiatrique et Néphrologie pédiatrique se rendront à l’hôpital Abass Ndao. L’hôpital Idrissa Pouye (Hogip) aura en charge l’ophtalmologie, la chirurgie pédiatrique, l’orthopédie-traumatologie. L’hôpital de Fann va accueillir la chirurgie plastique et reconstructrice et stomatologie et celui de Ouakam recevra la néphrologie et la chirurgie générale. Pour la gynécologie obstétrique et la chirurgie pédiatrique, l’hôpital d’enfants de Diamniadio a été choisi pour accueillir lesdits services. Toujours dans le cadre de ce schéma de redéploiement des services de l’hôpital Le Dantec, l’Institut d’hygiène sociale va se charger de la radiologie et de l’odontologie et le centre de santé de Ngor, l’urologie. Les laboratoires ont été déployés au niveau du Centre national de transfusion sanguine. Choisi parmi les structures devant accueillir des services, l’hôpital du Coud de l’Ucad va se charger de gastro-entérologie, rhumatologie et médecine interne. Quant aux patients qui doivent faire la dialyse, ils se rendront au hangar des pèlerins de l’aéroport militaire de Dakar. Seul hôpital choisi hors de la région de Dakar, Ahmadoul Khadim de Touba va accueillir la cancérologie. Pour ce qui est des centres santé, celui de Colobane va se charger de la dermatologie et les autres (Keur Massar, Yeumbeul, Mbao, Dominique) de la gynécologie obstétrique.
Il faut préciser que le 12 août, à moins de 48h de la fermeture définitive de ce centre hospitalier universitaire, des directeurs de structures de santé, ciblées pour accueillir des services, étaient sur le qui-vive. Certains ne savaient pas encore les structures qu’ils vont accueillir. «C’est un pilotage à vue… Je n’ai jamais vu ça», note l’un d’eux contacté par téléphone. Il regrette qu’il n’y ait pas eu une délocalisation graduelle des services pour éviter les dysfonctionnements en cours. Même s’il est difficile de faire face au vide que la fermeture provisoire de l’hôpital Le Dantec va laisser. Maintenant que les hôpitaux chargés d’accueillir les services sont informés, l’autre équation c’est l’orientation des malades. D’ailleurs, l’Union nationale des consommateurs, qui soutient que «la délocalisation du personnel, du plateau médico-technique et des patients va entraîner inéluctablement une mise en danger de la vie de milliers de patients», demande «la mise en place d’un comité de suivi» dans lequel ses membres seront présents pour s’assurer de l’orientation effective des malades dans d’autres structures sanitaires, du suivi du traitement de tous les malades traités à l’hôpital.
Il faut savoir que la durée maximale prévue pour les travaux de reconstruction est de 20 mois et le coût : 60 milliards F Cfa. Ce budget prend essentiellement en compte les coûts de la reconstruction, l’acquisition des équipements, le suivi et l’évaluation des travaux. A terme, Le Dantec, qui sera de niveau 4, devrait avoir une capacité de 600 lits et 24 salles d’opération.
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