Réduire la mortalité maternelle et infantile en tenant compte de la sexospécificité. C’est l’ambition du projet Show lancé par Plan international. Pour ce faire, les initiateurs du projet veulent un système de référence contre référence performant adapté au niveau communautaire.

Le manque de formation des ambulanciers, des chauffeurs et acteurs communautaires de santé (Acs)) constitue principalement le problème majeur dans le système de référence contre référence. Ce qui fait que dans beaucoup de districts sanitaires, l’évacuation des malades est un véritable «casse-tête». Or, un bon système référence contre référence conforme aux normes est une «activité prioritaire pour la lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infantile», rappelle Plan international qui déroule le projet Show (Strengthening health outcomes for women and children) dans 9 districts sanitaires pour une durée de 4 ans. Le projet Show vise ainsi la réduction de la mortalité maternelle et infantile en incluant la sexospécificité. Dans le cadre du projet, les responsables ont décidé d’élaborer et d’adapter un document de formation dédié aux prestataires de soins, ambulanciers, chauffeurs et aux Acteurs communautaires de santé (Acs).
Le patron du district de Tambacounda, qui fait partie des zones d’intervention du projet, salue l’initiative. Selon le médecin-chef du district, la région a besoin de ce guide car ce sont les ambulanciers, chauffeurs et prestataires qui souhaitent recevoir une formation pour faire le référencement dans les normes. Tidiane Gadiaga, qui se réjouit de cette initiative, salue l’intégration des chauffeurs dans ce guide. Il estime que ces derniers malheureusement ont été toujours les oubliés alors qu’ils jouent un rôle majeur dans l’évacuation des malades.
Au-delà de ce guide, le projet Show accompagne les districts pour mettre en place un système d’évacuation qui fonctionne. Plan international, en collaboration avec les structures sanitaires, organise les acteurs communautaires de santé en appuyant sur trois leviers : une caisse de solidarité, un moyen de transport et des contacts des médecins et prestataires. «Nous mettons en place un système de mobilisation de Fonds dans le but de pouvoir financer l’évacuation du malade. Aussi, nous faisons en sorte que la communauté puisse disposer d’un moyen de transport identifié avec les contacts téléphoniques des médecins et des prestataires», précise Adama Touré, Coordonnatrice nationale du projet Show. Ce dispositif facilite la prise en charge de l’évacuation des malades sans contraintes tout en prenant en compte des besoins de femme. Cette initiative a montré ses preuves dans la commune de Podor où le dispositif marche bien, d’après les précisions de Khady Seck, coordonnatrice de la Cellule de santé communautaire au ministère de la Santé et de l’action sociale. Pour elle, ce projet vient renforcer le système de santé. «Il est important d’impliquer. Elles doivent participer à l’identification des problèmes et même proposer des stratégies. C’est dans ce cas seulement qu’on peut espérer leur adhésion à l’effort de construction», note-t-elle.
Après cette étape, les responsables du projet vont organiser des séances de formation pour les ambulanciers et les chauffeurs. Une manière de mettre en pratique le guide et outiller ces prestataires. En plus du Sénégal, le projet Show intervient au Bangladesh, au Ghana, en Haïti et au Nigeria. Il est financé par le Canada et entre dans le cadre de la Campagne internationale «Because I am a girl» (Ndlr : C’est parce que je suis une fille.)
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