Le Directeur national de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) a annoncé hier, à l’issue de leur rencontre trimestrielle avec les directeur généraux des banques et établissements financiers, que les nouvelles réglementations relatives aux projets Bale II/Bale III et au plan comptable bancaire révisé vont entrer en vigueur à partir du 1er janvier 2018.
Les banques et établissements financiers seront incessamment, soumis à de nouvelles exigences. En effet, l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation prudentielle Bale II/ Bale III ainsi que le plan comptable bancaire révisé sera effective à partir du 1er janvier 2018.
Pour ce qui est de la nouvelle réglementation prudentielle Bale II/ Bale III, le Directeur national de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) explique qu’elle permet à l’autorité monétaire de supervision de s’assurer qu’à tout moment, les dépôts de la clientèle sont protégés. «C’est ça le propre d’une réglementation prudentielle, parce qu’une banque n’a pas d’argent, elle a l’argent de ses déposants. C’est l’argent de ses déposants qui sont transformé en crédit. Et à tout moment, nous devons nous assurer les conditions dans lesquelles, les dépôts de la clientèle sont gérés…», a précisé hier, Ahmadou Aminou Lô, à l’issue de leur rencontre trimestrielle avec l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (Apbef).
Ainsi, à partir du 1er janvier 2018, les banques et établissements financiers seront tenus de rendre compte à la Bceao, de leur santé financière en lui faisant des déclarations prudentielles, selon de nouveaux canevas. Les premières déclarations prudentielles sont attendues en avril 2018, selon le Directeur national. Qui assure que «la principale évolution de ce type de réglementation, c’est de faire de sorte que les risques pris par une banque soient à la hauteur des risques pris par ses dirigeants en apportant du capital. En d’autres termes, si une banque veut davantage prêter à sa clientèle à partir de l’argent des déposants, il faut qu’elle soit en mesure de garantir que s’il y a des pertes, le capital qui a été versé par ses actionnaires suffira à prendre en charge les pertes. Autrement, si une banque n’a pas un niveau de capital adéquat, les dépôts de la clientèle serviront à couvrir les pertes».
En termes d’exigence en matière de transparence financière, indique-t-il, «les banques seront désormais, assujetties à une obligation de communication plus rapprochée et plus compréhensive de leur situation financière pour que chaque déposant ait la capacité de dire que je peux faire confiance en allant à telle ou telle autre banque. Il y a également des exigences en matière de supervision qui ont été renforcées, c’est-à-dire le contrôle que la commission de l’Uemoa et la Bceao exercent sur ces banques».
En ce qui concerne le plan comptable bancaire révisé, «il s’agit de l’organisation des comptes et de la comptabilité dans les banques et établissements financiers». M. Lô rappelle que «le plan comptable qui est en vigueur date de 1996. Donc plus de 20 ans après, il était nécessaire pour la Banque centrale de réviser ce plan comptable bancaire pour tenir compte des évolutions ayant affecté les instruments, mais également les standards en matière de tenue de comptes bancaires.
La comptabilité d’une banque doit refléter à tout moment, une bonne image de ses opérations. Nous avons fait un plan comptable révisé qui va permettre de prendre en compte de nouveaux éléments tels que la comptabilisation des titres, mais également des éléments relatifs à la modernisation du reporting…»
Les banques seront ainsi tenues, à partir du 1er février et au plus tard le 15 février, de transmettre à la Bceao ; leur nouvelle situation mensuelle, selon le nouveau canevas.
Et pourtant les banques et établissements financiers semblent préparés à ce changement. Car, assure le directeur national de Bceao, un programme d’accompagnement rapproché leur a été donné.
Ainsi, affirme Thierno Nourou Sy, Directeur général de la Banque nationale de développement économique (Bnde), par ailleurs 1er vice-président de l’Apbef, «nous serons prêts à partir de janvier 2018, pour pouvoir nous hisser à ces standards. A partir du 15 février, nous aurons un nouveau référentiel, une nouvelle approche de gestion des risques qui se fera sur la base des fonds propres des banques». Mieux, assure le 1er vice-président de l’Apbef, «les banques, qui sont aussi bien dans des groupes internationaux que celles qui ne le sont pas, seront prêtes et pourront donner toutes les informations requises dans le cadre de Bale II/ Bale III».
dialigue@lequotidien.sn