Les leaders de Yewwi askan wi ont dénoncé, samedi, le «sabotage» et la «forfaiture», après le rejet de plusieurs de leurs listes. Sonko, Khalifa Sall et Cie annoncent des recours, dès ce lundi, et promettent de faire face au pouvoir.

Par Dieynaba KANE – Ce sont des leaders de Yewwi askan wi (Yaw) en colère qui ont fait face à la presse samedi, au siège du Prp de Déthié Fall. Khalifa Sall, Ousmane Sonko, Déthié Fall, Aïda Mbodj et Cie ont tous crié à la «forfaiture» et au «sabotage», après avoir constaté le rejet de plusieurs listes de leur coalition pour les prochaines Locales. Par la même occasion, ils ont annoncé le dépôt des recours dès lundi (Aujourd’hui). Lors de son intervention, Déthié Fall a d’emblée fait savoir que «personne ne doit croire que ces élections sont compliquées pour que les listes de l’opposition soient rejetées». Expliquant le cas du département de Matam, le mandataire national de Yaw renseigne que «toutes les dispositions pour encadrer le dépôt ont été prises». Mais contre toute attente, le mandataire choisi par leur camp, en l’occurrence Djiby Ngom, «a rejoint la majorité le dernier jour du délai de dépôt des listes». Il précise : «Une nouvelle liste avait été envoyée le 2 novembre 2021 au Préfet, par mail, pour lui notifier l’annulation et le remplacement de la liste originelle par celle que je venais de lui envoyer. Malheureusement, cette information n’a pas été répercutée dans les sous-préfectures du département. Mieux, j’ai pris le soin, avec mes équipes, d’envoyer individuellement aux mandataires nouvellement désignés leurs lettres d’accréditation et ils se sont présentés dans les sous-préfectures avec ces lettres, mais ont reçu le niet catégorique des autorités administratives de les recevoir et de recevoir les listes de Yaw.» Déthié a informé que la coalition a déposé, vendredi, un recours devant la Cour d’appel de Saint-Louis, juridiction du ressort de Matam, pour suivre ce problème. «Pour nous, il est hors de question de laisser cette forfaiture passer», a-t-il indiqué. A en croire Déthié Fall, c’est le même cas qui a été noté à Sahm Notaire, Golf Sud, Pikine, Mbour, Kaffrine, Gorée, Foundiougne, Médina Yoro Foula et dans 3 communes de Saint-Louis. Le leader du Prp soutient que «partout où ces problèmes se sont posés, il y a quelqu’un de l’Apr derrière». Et d’accuser : «Tout ceci est orchestré par le président de la République. Les motifs de rejet ne sont pas valables et les dispositions ont été prises par nos mandataires pour corriger ces motifs fallacieux dans les délais prévus par la loi.»

Sonko et Khalifa tirent sur des préfets et sous-préfets «aux ordres»
Si Aïda Mbodj a fustigé «l’inélégance» de leurs adversaires politiques, Khalifa Sall et Ousmane Sonko, eux, ont dénoncé l’attitude de certains membres de l’Administration territoriale. Le leader de Pastef, qui a aussi appelé les jeunes à faire face à ces «forfaitures», soutient que la coalition a travaillé dur pour présenter des listes dans toutes les localités, pour voir ses efforts annihilés ainsi. «Nous n’allons pas accepter ce qui est en train de se passer. Nous n’allons pas accepter qu’un Préfet ou sous-préfet, sur aucune base légale, veuille rejeter une liste. Ils ne peuvent pas nous faire croire que, sur l’étendue du territoire, toutes les listes de la coalition Bby étaient complètes au moment du dépôt. Je l’ai dit au sous-préfet de Guédiawaye, il n’a pas le droit de rejeter, sans passer d’abord par la commission. On va les poursuivre pénalement et à titre individuel. Les préfets, sous-préfets, la plupart d’entre eux deviennent des militants de l’Apr quand des élections approchent», a-t-il martelé. Khalifa Sall a, pour sa part, dénoncé l’attitude de cette administration territoriale «aux ordres de la mouvance présidentielle». L’ancien maire de Dakar trouve «suspect» le rejet de plusieurs listes de Yaw. «Comment comprendre que nous puissions avoir des rejets et des difficultés qu’ils n’ont pas ? C’est suspect et nous ne devons pas l’accepter. On poursuivra tout responsable qui aura été à l’origine d’un manquement ou d’une forfaiture. On ne leur a pas dit d’être des auxiliaires de Macky Sall, ils sont payés par nos sous pour qu’ils soient à équidistance de tous les acteurs», a-t-il ajouté.
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