Depuis 18 mois, le Premier ministre répète les mêmes phrases pour montrer sa motivation à la tête du gouvernement. S’il a mis une très forte pression sur la nouvelle équipe de ministres, les résultats se font toujours attendre.

Depuis 18 mois, le Premier ministre, volontariste, répète inlassablement les mêmes mots : «Je demanderai à cha­que ministre de donner le meilleur de lui-même pour travailler 7 jours sur 7, 24h sur 24. Le président de la République me soumet à cette même exigence en tant que Premier ministre.» Dans la foulée de la formation de son nouveau gouvernement où il a placé ses hommes aux postes-clés, le Premier ministre semble dissoudre ses phrases cultes dans une forme de pression sur ses ministres à chacune de ses sorties, en parlant de nouvelles orientations pour «un gouvernement d’engagement». «C’est un gouvernement de travail, d’engagement. Et comme je l’ai toujours fait à la tête de ce gouvernement depuis que nous sommes aux affaires, je serai intransigeant et très exigeant», explique le chef du gouvernement, lors de l’annonce de la liste du nouveau gouvernement. Pour Sonko, il ne s’agit pas «d’un gouvernement de villégiature».

Dans son discours à la Présidence, il a expliqué pourquoi le ministère de la Justice a été «placé au sommet de la hiérarchie gouvernementale» dans l’ordre protocolaire, juste après le Premier ministre. «Cela dénote de l’importance que nous accordons à ce secteur [faisant l’objet] d’une attente forte de tous les Sénégalais, mais aussi une préoccupation de l’agenda du président de la République depuis son programme [présenté à l’élection présidentielle] jusqu’à la Vision 2050», a-t-il commenté. Il espère que la Justice va se «réconcilier avec les Sénégalais et reconquérir la confiance de l’ensemble des Sénégalais».
Par ailleurs, la création du ministère des Infrastructures, confiée à Déthié Fall, interroge. Il l’explique par «un émiettement et un éclatement de la question infrastructurelle avec des directions des infrastructures dans quasiment tous les ministères». «Cet émiettement a produit deux effets néfastes» dont le premier se traduit par «l’affaiblissement de la qualité dans l’exécution et la maîtrise des coûts, mais également un problème de transparence tel que révélé par toutes les études qui ont été faites sur les grands programmes d’infrastructures». Au final, «d’un commun accord avec le président de la République», il a été décidé de «revenir à un organe centralisé», sans que cela n’induise «des lenteurs dans l’exécution des programmes».

Par ailleurs, la nouveauté est la création d’un poste de secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, chargé des relations avec les institutions, et surtout porte-parole du gouvernement. Pour le Premier ministre, «la communication du gouvernement doit être bien organisée». Ce qui explique, à ses yeux, ce poste «spécifique pour porter la parole gouvernementale, mais également gérer les relations avec les institutions, en particulier l’Assemblée nationale».