Rencontre État-Patronat-Syndicats : Le gouvernement à la quête d’un pacte social
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Face aux tensions sociales avec une série de grèves dans les secteurs de la santé et de l’enseignement supérieur, et les menaces des centrales syndicales, le Premier ministre va rencontrer, cet après-midi, les partenaires sociaux pour essayer de mettre sur pied un pacte social.
Par Dieynaba KANE –
Ce jeudi 27 février, le gouvernement va rencontrer le patronat et les organisations syndicales. Un dossier de presse du Bureau d’information et de communication du gouvernement renseigne que cette rencontre «sera une occasion pour les organisations syndicales, les organisations d’employeurs d’exprimer leurs doléances et préoccupations au gouvernement qui se chargera d’y répondre à travers l’invitation à négocier un pacte de stabilité sociale». Cette rencontre se tient dans un contexte où plusieurs syndicats sont en grève ou menacent d’aller en grève. Les autorités vont essayer de «baisser les tensions, de réduire les dissensions». Le gouvernement veut ainsi veiller à «un climat social» «serein, rassurant». «La situation socio-économique du pays le recommande. La paix et la stabilité sociale le commandent», fait savoir le document. Il est en outre souligné qu’il «revient à l’Etat et à ses partenaires sociaux de dialoguer pour apporter ensemble les réponses aux nombreux défis et préoccupations qui interpellent l’Etat en général et le monde du travail en particulier». A en croire le document gouvernemental, «il s’agit d’un dialogue franc, sincère et constructif».
Par ailleurs, le Bic-gouv informe que «les revendications portées par les organisations syndicales touchent plusieurs domaines du service public», «principalement du secteur primaire, de l’éducation et de l’enseignement supérieur, de la santé et de la Justice».
Pour le secteur primaire, les revendications tournent autour du «respect du protocole d’accord pour la mise en place du fonds communs, la généralisation de l’indemnité de logement, l’intégration des contractuels dans la Fonction publique, l’octroi de terrains à usage d’habitation et la facilitation de l’accès aux logements sociaux, la généralisation de l’âge de la retraite à 65 ans, la signature du décret relatif à l’intégration des décisionnaires dans les corps des fonctionnaires». Dans le domaine de l’éducation et de l’enseignement supérieur, les travailleurs réclament «la fin des lenteurs dans la délivrance des actes administratifs, le recrutement suffisant d’enseignants formés, la revalorisation de la pension de retraite des enseignants décisionnaires, l’académisation du Bfem et la réforme des épreuves, ainsi que la revalorisation des indemnités du baccalauréat et les examens de l’enseignement professionnel et technique, la régularisation des pensions de réversion des ayants-cause des enseignants-chercheurs décédés (Saes), le respect du protocole d’accord du 6 janvier 2023 entre le gouvernement et le Saes».
Pour le secteur de la santé, c’est «l’effectivité du reclassement des techniciens supérieurs de santé à leurs nouveaux corps d’accueil, le portage et la revalorisation des indemnités inhérentes aux nouveaux corps d’accueil, le prolongement de l’âge de la retraite à 65 ans pour les agents de santé, les indemnités de représentation médicale : paiement des ayants droit et rappel des montants dus aux contractuels du Msas aux agents de l’Acmu, des collectivités territoriales et de la Pna à compter du 1er avril 2018, l’application de la réforme du système de rémunération, le relèvement de l’âge de la retraite à 68 ans pour les médecins, la valorisation des années de spécialisation : prise en compte du nombre d’années d’études et de spécialisation comme prévu par le statut spécial». Dans le secteur de la Justice, les agents réclament «le passage sans obstacle des greffiers à la hiérarchie A2 et le reclassement sans obstacle du personnel du ministère de la Justice dans le corps des assistants des greffes et parquets».
Le document précise également qu’en «dépit de la situation économique et financière très préoccupante que vit le pays, le président de la République et son gouvernement ont accordé au traitement des revendications syndicales une importance capitale».
De même, il y est indiqué que «les réponses données sont soumises à l’appréciation des parties et sont susceptibles d’être approfondies par les acteurs en fonction des éclaircissements apportés et des réponses fournies ultérieurement par les autres acteurs (ministères, institutions, agences, établissements publics, sociétés nationales, entreprises privées, etc.».
dkane@lequotidien.sn