Des agents des services géologiques de l’Afrique francophone se sont donné rendez-vous à Dakar pour bénéficier d’un renforcement de capacités dans leur domaine de compétence. Pendant près de dix jours, ils vont se pencher sur les nouveaux enjeux de l’heure dans ce secteur en pleine mutation.Par Amadou MBODJI – 

Des agents des services géologiques de l’Afrique francophone sont au Sénégal pour une formation dans leur domaine de compétence. Cette formation, qui a débuté lundi, se poursuivra pendant une dizaine de jours. Organisée dans le cadre de la mise en œuvre de la phase 2 du Projet de soutien panafricain au partenariat EuroGeoSurveys-Organisation des services géologiques d’Afrique (Egs-Oags) communément appelé Panaf-geo, cette session de formation du Wp-g «Gestion de l’information géoscientifique», précisément du Module Wpg6-Fr «Modélisation géologique 3D multicouche par approche géostatistique», se tient en collaboration avec le Bureau de recherches géologiques et minières de France (Brgm) et le Bureau des mines et de la géologie du Burkina Faso (Bumigeb). «Panafgeo, c’est plus d’un millier de scientifiques africains formés dans divers domaines des géosciences appliquées et qui, à leur tour, appliquent les différentes compétences acquises dans leurs pays respectifs tout en développant un solide réseau entre eux à l’échelle du continent. A ce propos, vous conviendrez avec moi que la formation continue sur les problématiques qui structurent notre secteur d’activité est aujourd’hui une des conditions sine qua none pour une meilleure gouvernance des industries extractives dans nos pays», déroule Dr Rokaya Samba Diéne, Directrice générale du Service géologique national. «Ça va de l’exploitation artisanale à la gestion de l’information géo-scientifique, en passant par le géohéritage et également l’estimation des réserves, des ressources. Qui dit exploitation minière dit que l’Etat doit en tirer le maximum de bénéfices. Et si l’Etat ne connaît pas son potentiel, c’est difficile de faire ces estimations pour pouvoir négocier ces conventions, et Panafgeo intervient pour ça», avance la Directrice du Service géologique national, en parlant de cette rencontre à laquelle ont pris part 9 pays africains. «Pour le cas particulier du Sénégal, dans le dernier Code minier, on a institué ce qu’on appelle les zones promotionnelles. Et sur ces zones promotionnelles, l’Etat envisageait de faire un minimum de recherches pour pouvoir savoir ce dont il dispose, afin de pouvoir même prétendre, lors de la négociation, à ce qu’on appelle le partage de production qui, jusqu’à présent, n’existe que dans le domaine pétrolier. Autre chose aussi, si vous maîtrisez votre géopatrimoine, vous pouvez définir, au bénéfice des communautés, des zones qui ont un intérêt économique, qui peuvent attirer des touristes, développer le géo-tourisme, et c’est là que la recherche et l’inventaire sont importants», poursuit-elle. Créée le 2 février 2007, l’Organisation des services géologiques africains (Oags) se fixe comme objectif «d’aborder et promouvoir les affaires géoscientifiques africaines, fournir les conseils techniques nécessaires aux décideurs du continent, établir une plateforme d’interaction entre les membres avec pour mandat de favoriser et de soutenir les programmes géoscientifiques et l’excellence sur le continent africain». Et cela, «en vue d’un développement socioéconomique, de la réduction de la pauvreté, de l’utilisation durable des terres, de l’atténuation des risques et de la protection de l’environnement», explique Dr Rokhaya Samba Diène.
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