Malgré les manquements notés  dans le processus électoral, la synergie des organisations de la Société civile pour la transparence des élections n’accorde pas son violon avec certains membres de l’opposition qui agitent la question du report de l’élection présidentielle du 25 février 2024. «En dépit de tous ces manquements,  force est de reconnaître que le calendrier électoral et les délais légaux ont jusqu’ici étaient respectés. La Direction générale des élections, voire l’Adminis-tration,  n’a pas exprimé son incapacité à l’organisation matérielle du scrutin», a dit Djibril Gningue, Directeur exécutif de la Pacte (Plateforme des acteurs de la Société civile pour la transparence des élections). Selon lui, «la lumière doit être faite sur la question des conflits d’intérêts dont on a parlé. Il pense qu’il revient au Conseil supérieur de la magistrature  de traiter cette question». Ce qui l’amène à dire que «ce n’est pas une raison de reporter l’élection».

Il s’explique : «Dans une corporation, si on accuse quelques-uns des membres, cela ne veut pas dire que toute la corporation doit être indexée. On a vu au Parlement des députés parfois accusés. Cela ne veut pas dire que le Parlement est inapte, n’est plus légitime à prendre des décisions. On a vu des parlementaires accusés de blanchiment d’argent, de faux billets. Est-ce que ça a bloqué le fonctionnement de l’Assemblée. S’il y a deux juges qui sont indexés, cela ne veut pas dire que c’est tout le Conseil constitutionnel qui est indexé pour aller jusqu’à vouloir le discréditer. Si on doit poursuivre ces deux juges, cela doit se faire au niveau du Conseil supérieur de la magistrature.»
Toutefois, la Synergie des organisations de la Société civile pour la sauvegarde de la paix lance «un appel pressant  aux pouvoirs publics et aux cours et tribunaux  pour veiller à la régularité de l’élection  ainsi qu’à l’égalité entre les candidats pour une élection crédible conforme aux normes nationales et internationales, une élection présidentielle inclusive, équitable, transparente et apaisée».
Pour un bon déroulement de la Présidentielle, la structure a fait des recommandations. Elle demande «de rendre publique rapidement la carte électorale. Ça a été fait sans motif, mais c’est envoyé au niveau des préfectures. La rendre publique, c’est certainement aller au-delà, et de la lettre dans internet, assurer la sécurité des différents candidats à l’élection présidentielle, respecter les dispositions de l’article 32 du Code électoral, l’égalité entre les candidats dans l’utilisation du temps d’antenne, respecter la séparation des pouvoirs, accès équitables aux medias publics, respecter le droit des citoyens à l’accès à l’information  et à l’internet», a listé Djibril Gningue.
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