A Yamoussoukro, le Sénégal, qui joue ce lundi son 8ème de finale face à la Côte d’Ivoire, compte sur des talents «fabriqués» à Génération Foot. Il y a les guides, Sadio Mané, Ismaïla Sarr, et les pépites, Pape Matar Sarr, Lamine Camara, qui constituent la colonne vertébrale des Lions. Le Quotidien s’est rendu à Deni Birame Ndao où est logée Gf qui continue à couver les talents de demain.


Le Sénégal est un «roi-Lion» dont l’appétit est devenu insatiable. Il gagne dans toutes les catégories au niveau des sélections nationales. Depuis quelques décennies, le football sénégalais se construit beaucoup plus en interne et par la base. Ce qui se voit sur les écrans et terrains de compétition se conçoit et se forge notamment dans les académies. Génération foot, fondée en 2000, est l’une des pépinières qui pourvoit aujourd’hui les équipes nationales sénégalaises en talents. Sur les 23 joueurs présents à la Can en Côte d’Ivoire, 5 sont passés par l’académie située à Deni Birame Ndao, logée sur le littoral, mais balayée par un vent poussiéreux.

Au centre, des ouvriers s’affairent. De nouveaux chantiers sont en cours. L’on construit des infrastructures, l’on s’occupe des pelouses, mais l’on surveille, accompagne et encadre surtout  la jeune pousse qui aspire à une carrière professionnelle, à l’image d’anciens de l’académie comme Sadio Mané, Ismaïla Sarr, Habib Diallo, Pape Matar Sarr ou encore Lamine Camara. Ils ont montré la voie.

Selon Abdoulaye Sarr, Directeur technique, rien n’est laissé au hasard et tout, des installations à la stratégie de recrutement et de formation, vise à stimuler la performance continue. «On a un président (Mady Touré) qui cherche toujours à faire mieux et pense que malgré les résultats, il est toujours possible d’aller encore plus loin. Tout le monde ici travaille dans ce sens et pour cette vision. C’est une grande organisation», explique l’ancien sélectionneur des Lions. S’il a disparu des radars médiatiques, il continue à labourer le champ sportif. Avec son expérience et son vécu, il participe, avec d’autres techniciens réputés comme Bassouaré Diaby, ex-coach des Lionnes, à façonner les nouvelles pépites encore brutes de décoffrage.

13h. A l’heure où les plus jeunes prennent le chemin du restaurant, dans une classe, d’autres pensionnaires terminent un cours de philosophie. Une occasion pour Abdoulaye Sarr de rappeler l’importance que l’académie accorde aux valeurs, à l’éducation et à la formation professionnelle. Pour lui, il ne faut pas voir Génération Foot comme une «machine à former des joueurs». Sur la centaine de pensionnaires, peu finiront professionnels, avec le rayonnement connu par Mané et compagnie. Il faut donc former des citoyens. «Ici, notre crédo, ce n’est pas de former des joueurs, c’est de former des hommes, leur inculquer des valeurs pour leur intégration harmonieuse dans la société. C’est le plus important, parce que le seul joueur ne peut pas faire son projet de vie sans être formaté à l’école des valeurs. Et je pense que de plus en plus, notre école le démontre même avec ses résultats : 100% au Bac pendant trois ans, et on va continuer comme ça», dit-il.

Bien sûr, il y a toute une machine derrière pour accompagner les jeunes vers les sommets footballistiques : terrains d’entraînement, salle de musculation, vestiaires, diététique, soins médicaux… «Même en Europe, il y a des structures qui n’ont pas ces infrastructures. Ce sont des choses sur lesquelles repose le succès. Ce sont aussi des cadres de qualité et une grande organisation», insiste M. Sarr.

La voie est donc tracée. Et elle devrait se poursuivre avec les «valeurs chères» au club, mais aussi en s’adaptant aux exigences évolutives et internationales en matière d’infrastructures, de formation, de philosophie et d’ouverture.  D’ailleurs, à en croire le Directeur technique, une section féminine devrait voir le jour, conformément aux recommandations de la Caf.

Par Abdou Rahim KA, Adjoua R. BASSENE (Quotidien TV) et Bocar SAKHO-bsakho@lequotidien.sn