10 mois après la décision du ministre de l’Intérieur d’alors, Aly Ngouille Ndiaye, de redonner les terres de Ndengler aux paysans de la localité qui étaient entrées en conflit avec Babacar Ngom, le patron de la Sedima, le temps d’y cultiver pour cet hivernage, la bataille a repris de plus belle hier entre les deux parties en conflit. Une bagarre ayant opposé les populations de Ndengler aux vigiles de la Sedima a occasionné trois blessés dont un du côté des vigiles de Babacar Ngom, qui se trouve dans un état grave.

Par Alioune Badara CISS(Correspondant) – Après plusieurs mois d’accalmie entre le groupe Sedima et les populations du village de Ndengler qui dénoncent l’accaparement de leurs terres par cette entreprise qui veut implanter un projet agricole dans leurs champs, les hostilités ont repris de plus belle hier. Une bagarre entre des paysans de Ndengler et des vigiles de la Sedima a occasionné trois blessés dont un du côté des vigiles de Babacar Ngom, qui se trouve dans état très grave. Malgré la solution trouvée par Aly Ngouille Ndiaye, l’ex-ministre de l’Intérieur, et Abdou Karim Fofana, le ministre de l’Urbanisme d’alors, à ce problème foncier relatif à une superficie de 225 hectares dont le patron de la Sedima réclame la paternité à travers un titre foncier acquis auprès de l’Etat. Une propriété que conteste la population de Ndengler qui ne lâche pas prise.
Pourtant dans cet accord, un compromis avait été trouvé entre les deux parties mais depuis quelques semaines la tension renaît de ses cendres. D’ailleurs, elle a atteint son paroxysme hier quand un paysan venu de Ndengler s’est présenté au niveau de ces champs pour défricher et déblayer avant l’arrivée de l’hivernage. Selon les témoins, ce dernier a été interdit de travailler. Pire, il dit avoir été dépossédé de ses outils de travail par les vigiles du patron de la Sedima, qui veillent sur la sécurité de la partie attribuée à Babacar Ngom, qui développe un projet agricole dans cette localité.
Une attitude que le paysan a considérée comme un affront. Il n’a pas hésité à retourner à Ndengler pour alerter le village sur «l’affront» qu’il venait de subir. Pour laver cet «affront», la population de Ndengler s’est mobilisée pour aller au niveau des champs. Mais au même moment également, la population de Djilakh a été informée de la situation qui prévaut au niveau de cette zone de tension dont elle réclame elle aussi 76 hectares qui lui appartiendraient. Au finish, l’inévitable arriva. Les deux parties ne se sont pas fait de cadeau. A la suite d’une violente bagarre entre les vigiles de la Sedima appuyés par la population de Djilakh et les paysans de Ndengler, le choc a fait couler du sang. Le bilan des échauffourées est de trois blessés dont un du côté des vigiles de la Sedima qui se trouve dans un état très grave, d’ailleurs il a été évacué à l’hôpital de Thiadiaye pour les premiers soins.
Heureusement que la gendarmerie est arrivée sur les lieux au bon moment pour éviter un bain de sang entre les vigiles de la Sedima appuyés par une partie de la population de Djilakh et les gens de Ndengler. Les pandores ont réussi à départager les deux parties avant de disperser la foule. Cette bagarre intervient quelques jours après que des gens venus de Ndengler avaient exigé des vigiles de la Sedima de déplacer un container qu’ils avaient placé dans le champ d’un paysan de Ndengler qui se trouve juste sur la zone tampon. Ce que la Sedima avait refusé de faire. Ce qui a poussé Ndengler à donner un ultimatum pour que ce container soit déplacé, ce qui a été finalement fait. Mais depuis lors les deux parties se regardent en chiens de faïence.
abciss@lequotidien.sn