Reprise du procès du maire de Dakar : SALL ATTENTE – Réquisitions écrites : Diabé demande le maintien de Khalifa en prison

Après avoir sollicité le respect de la décision de la Cour de justice de la Cedeao, le Procureur général a déposé des réquisitions écrites devant la Cour d’appel pour le maintien de Khalifa Sall en prison. Les partisans de ce dernier y voient déjà un «revirement spectaculaire» de Lansana Diabé, mais l’attendent aujourd’hui à l’audience.
Les signaux étaient (presque) au vert pour le maire de Dakar qui a obtenu la suspension de l’audience en appel pour produire l’arrêt de la Cour de justice de la Cedeao, mais surtout parce que, contre toute attente, le Procureur général Lansana Diabé est allé dans le sens du «respect des décisions communautaires». Ô surprise ! Le Quotidien a appris hier que le Procureur général a déposé des réquisitions écrites devant la Cour d’appel, demandant le rejet de la libération de Khalifa Sall comme sollicité par ses avocats. Il reste à savoir si Lansana Diabé va faire valoir le principe «la plume est serve, la parole est libre». Pour le moment, les partisans de Khalifa Sall voient dans ces réquisitions de Diabé un «revirement spectaculaire».
Les avis de certains spécialistes du droit, la pression d’organisations de la société civile ou même la sortie du président du Parlement de la Cedeao ont conforté la défense dans son souhait de voir Demba Kandji ordonner la libération de Khalifa Sall. Et le président du Parlement de la Cedeao, Moustapha Cissé Lô, en a rajouté une couche en rappelant que l’Etat du Sénégal a «l’obligation de respecter les décisions communautaires». Lors du Grand jury de la Rfm dimanche dernier, le Pr Ndiack Fall, spécialiste du droit pénal, a déclaré que «la sanction de l’arrêt de la Cedeao est la nullité de la procédure». Alors que les organisations de défense des droits de l’Homme veulent la libération du maire de Dakar.
Depuis le début de cette procédure qui a abouti à son emprisonnement le 7 mars 2017, le député-maire de Dakar n’a jamais semblé aussi proche d’une mise en liberté. Le 29 juin 2018, la Cour d’Abuja a constaté la violation des droits de l’édile de la capitale, considéré comme un potentiel challenger du président de la République à la Présidentielle de 2019. Il s’agit de sa détention entre la proclamation des résultats des Législatives par le Conseil constitutionnel le 14 août, et la levée de son immunité parlementaire le 25 novembre de la même année, son droit à un procès équitable, à la présomption d’innocence et l’assistance d’un conseil dès les premières heures de l’interpellation. La décision de Demba Kandji est alors très attendue puisqu’elle peut changer le cours du destin de M. Sall.
bgdiop@lequotidien.sn
hamath@lequotidien.sn