Face à la crise avec des manifestations un peu partout dans le pays, le ministre de l’Intérieur a menacé les auteurs de «regroupements, conspiration contre l’Etat, des actes de terrorisme et de vandalisme». Antoine Diome promet toute la rigueur de la loi contre ce «grand banditisme» et cette «insurrection organisée».

Le gouvernement ne recule pas face à la pression de la rue qui réclame, par endroits, la libération de Ousmane Sonko. Dans une déclaration lue hier soir, le ministre de l’Intérieur a indiqué que l’Etat ne va pas baisser la garde. «Il convient de relever, de regretter et de condamner les actes de nature terroriste, les voies de fait, les saccages et les pillages et dégradations de bâtiments publics, de biens privés mais aussi des commerces appartenant à des personnes physiques et morales», a d’emblée déploré fermement Antoine Diome. Visage ferme, ton guerrier, le locataire de la Place Washington a durci son discours face aux vagues de manifestations. Selon le magistrat de profession, l’Etat va durement sévir, rappelant au passage le contexte de régime de catastrophe sanitaire. «Malgré tout, des réunions, regroupements, conspirations contre l’Etat, des actes de terrorisme et de vandalisme ont notés. Ils relèvent de toute évidence du grand banditisme et de l’insurrection organisée. Ils constituent une violation manifeste de l’état de catastrophe sanitaire. Ils représentent des troubles inacceptables à l’ordre public. Face à cette situation particulière, le gouvernement tient à rappeler son attachement au respect strict des principes de l’Etat de droit, de l’intégrité physique des personnes et de la protection de leurs biens. Toutes les personnes auteures d’actes criminels seront recherchées, arrêtées, poursuivies et traduites devant la justice», a promis le ministre.
Dans cette affaire judiciaire, M. Diome a regretté l’attitude de Ousmane Sonko, sans le nommer dans son discours, qui, selon lui, «a appelé à la violence» et «a décidé de ne pas respecter l’Etat de droit et ses institutions». Il a ajouté que le gouvernement dispose d’informations que le public n’a pas dans ce dossier. Par conséquent, le pouvoir en place appelle les populations et toutes les forces vives de la Nation au calme, à la sérénité et à l’apaisement. «L’Etat mettra tous les moyens nécessaires afin d’assurer le maintien et la restauration de l’ordre public, la protection des personnes et des biens et la préservation des institutions», a garanti le ministre de l’Intérieur qui recense 4 morts depuis le début des manifestations. Il a par ailleurs annoncé un allègement du couvre-feu sans en préciser les heures. Sans doute un arrêté va suivre dans les prochaines heures.