La situation en Libye a aussi été abordée lors de cette rencontre entre les deux chefs d’Etat. Pour Erdogan, le maréchal Haftar «ne se soucie pas de résoudre cette question». D’après le chef de l’Etat turc, le fait qu’il ne participe pas aux différentes réunions auxquelles il a été invité montre sa mauvaise volonté. A en croire Erdogan, Khalifa Haftar et les membres de son camp sont des «légionnaires financés par le gouvernement d’Abu Dhabi et l’Egypte». Pour lui, on ne peut pas comparer Haftar à Fayez al-Sarraj, qui a été reconnu par la Communauté internationale. «Haftar est un légionnaire, c’est un soldat qu’on paye, il a travaillé avec Khadafi. Actuellement il est en train d’utiliser l’aide financière du gouvernement d’Abu Dhabi et de l’Egypte», a-t-il accusé. Et le Président turc d’insister : «Haftar n’a aucune légitimité ni de la Libye ni de la Communauté internationale.» Toutefois, Erdogan soutient que des actions seront menées pour une «résolution politique qui donnera au Peuple libyen la possibilité de décider de son propre sort». Se montrant plus prudent sur cette question, Macky Sall s’est appesanti sur «l’inquiétude du continent africain sur les conséquences» de cette crise. Le chef de l’Etat a affiché sa volonté pour que l’Union africaine soit impliquée «dans toute recherche de solution». Pour lui, «le conflit libyen sera résolu par la voie politique et non par la voie militaire». Ainsi, M. Sall a encouragé Erdogan «à poursuivre ses efforts dans le cadre de la recherche d’une solution politique étant entendu que l’inquiétude de l’Afrique c’est que ces armes si on a une solution en Libye risquent encore de transiter vers le Sahel».