La recrudescence des attaques informatiques et les actes cyber criminels est une source d’inquiétude pour les acteurs. Ainsi, pour les combattre, un forum intitulé «Security days», des journées dédiées à la cybercriminalité, ont été tenues à Dakar. Une opportunité pour certains experts de cogiter un peu sur le thème «Cybercriminalité et souveraineté des Etats africains : Quelles politiques de sécurité pour assurer la souveraineté des Etats africains dans la transformation numérique». Selon Cheikh Bakhoum, directeur général de l’Agence de l’informatique de l’Etat (Adie), pour consolider la souveraineté numérique, nos Etats devront s’assurer de toutes les garanties juridiques et réglementaires, mais également que nous devons disposer d’outils de connaissance, des ressources nécessaires afin d’éliminer les faiblesses et vulnérabilités de nos systèmes d’information, mais aussi prévenir les actes de cybercriminalité. «Il faut renforcer davantage les synergies d’action entre nos Etats. Les actions conjointes de coordination et de concertation nous permettront d’être mieux outillés pour appréhender les menaces qui gravitent autour de notre cyberespace», propose-t-il. L’administrateur de Gaïndé 2000 n’est pas loin de l’avis de M. Bakhoum. Aux yeux de Ibrahima Nour Eddine Diagne, c’est ensemble ou c’est le chaos. «Le monde, tel qu’il va, soit nous faisons marche arrière et nous revenons vers le moyen âge et que celui qui a la tâche la plus lourde règne sur le village, soit nous considérons que c’est ensemble ou c’est le chaos», analyse M. Diagne. En effet, poursuit-il, «nous avons structuré le mouvement du monde autour des principes et nous ne savons pas comment faire s’ils s’estompent. Et pour que cela n’arrive pas, nous devons travailler ensemble dans un pays, dans les sous régions, dans le monde». Le patron de Gaïndé 2000 pense par ailleurs qu’il faudra dans les discussions beaucoup insister sur les limites de l’Etat. «Nous avons des menaces combinées en termes de criminalité. Ça touche au terrorisme, mais il y a des questions beaucoup plus fondamentales, notamment la pédophilie qui cause beaucoup plus de tort, qui touche aussi au blanchiment d’argent…», explique celui qui est chargé de faire le cours inaugural. Ces questions sont plus ou moins liées, d’après lui, par rapport à la notion de cybercriminalité. Et donc, il faut une parfaite articulation des relations. Aujourd’hui, pour pouvoir être efficace, «il faut des compétences. Les Etats ont besoin de compétences. Il faut de l’outillage, il faut être capable de pouvoir observer, écouter et de faire de l’intelligence».
Au fondateur de l’évènement, Sidy Mokhtar Aïdara de lui emboîter le pas : «Aucun pays au monde ne peut garantir seul les questions de la cyber-sécurité. Même les Etats-Unis ne peuvent pas le faire. Du coup, il y a la question de la coopération internationale et qui fait même l’objet de cette rencontre.» Rappelant par ailleurs l’intérêt de «Security days», il dit : «Nous vivons dans un monde hyper connecté, hyper digitalisé au quotidien dans le cadre de nos activités. Et du coup, la question de la confiance numérique revient. Et cela implique que les Etats en général, ceux africains et autres doivent commencer à réfléchir sur ces questions, vu que ce sont des milliards de personnes qui utilisent ces réseaux.»
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