Par Ndèye Fatou NIANG(Correspondante)

– «C’est du sabotage, rien de plus !» Ces mots de Ibrahima Macodou Fall traduisent le désarroi du Président Directeur général de la Nouvelle société textile du Sénégal (Nsts), sur les retards notés dans le processus de relance des activités de son entreprise après les contentieux l’opposant à l’Etat sénégalais sur la Sotexka, qui s’élèvent à 10 milliards F Cfa. 7 ans après la reprise de ses activités, le 4 juin 2014, en marge du Conseil des ministres décentralisé tenu à Thiès, et suite à un protocole d’accord signé par l’Etat du Sénégal, la Banque nationale pour le développement économique (Bnde) et la Nsts, notamment avec sa filiale Filature et tissage de Thiès (Ftt), l’entreprise peine encore à se relever.
«Rien qu’un contentieux avec l’Etat du Sénégal. Un contentieux qui peut être vidé en une journée si tous accordent leurs violons et s’orientent dans la direction indiquée par le chef de l’Etat», dit Ibrahima Macodou Fall qui regrette, que «malheureusement, tel n’est pas le cas. Je suis au courant de toutes les initiatives du chef de l’Etat quant à l’effectivité de la relance des activités de la Nsts. De ces initiatives, la séance de travail que nous avons eue avec les départements ministériels concernés et les partenaires techniques et financiers du Sénégal. S’il y a dilatoire, ce n’est pas à son niveau mais plutôt du côté d’autorités haut placées dans son entourage qui, pour une raison ou une autre, font retarder le processus de relance». Pour preuve, «quand le Président a donné des instructions pour qu’on évalue mes investissements, en 2015, l’expert choisi n’a commencé son travail que trois ans après. Et pour cause, celui qui devait lui payer ses avances ne s’est pas exécuté à temps. Pis, même les termes de référence ne m’ont été remis que la veille de l’élaboration dudit rapport d’évaluation. C’est du sabotage rien de plus. Car il y a des lenteurs et c’est du côté de l’Admi­nistration. Il y va de la totale responsabilité de certains hauts fonctionnaires qui sabotent. Il y a de proches collaborateurs du chef de l’Etat qui ne veulent pas du redémarrage des activités de la Nsts. C’est moi qui le dit», dénonce M. Fall qui trouve paradoxale l’attitude de ces autorités, surtout que la question de l’emploi des jeunes et des femmes est l’une des priorités du chef de l’Etat. «Le travail de redynamisation et de relance des activités de la Nsts est aujourd’hui l’une des meilleures stratégies aptes à résorber le flux de diplômés chômeurs sortant des Isep et autres centres de formation professionnelle qui va affluer, sous peu, sur le marché du travail.»
Il en veut pour preuve le nombre important de demandes d’emploi que sa société a enregistré dès l’annonce de sa relance en 2014. «Sur le registre que nous avons ouvert au mois d’avril 2014 juste après le lancement du programme de relance des activités de l’entreprise, 4192 demandes d’emploi ont été enregistrées. La dernière remonte au 17 juin 2021.» Et de noter : «Rien qu’avec la mise en service de trois de ses unités que sont la compagnie maroco-sénégalaise de textile, Comast, la filature textile de Thiès, qui peut démarrer incessamment ses activités, et le secteur tissage qui demande un investissement de 5 milliards de francs Cfa, le groupe Nsts peut mettre à disposition, dans le très court terme, au moins 1150 emplois dans le cadre du plan d’urgence».
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