Perdu de vue, Abou Aw réapparaît avec un nouvel album, «Taaw», signant son retour après 11 ans d’absence de la scène musicale. Des années qu’il dit avoir consacrées à la recherche.Par Amadou MBODJI –

Après 11 ans de pause, Abou Aw signe son retour sur la scène musicale sénégalaise. L’artiste, qui animait la semaine dernière une conférence de presse dans un restaurant de la place, informe avoir mis a profit ces moments d’absence pour faire des recherches. Les résultats de ces recherches sont présentés dans le nouvel album de 12 titres du chanteur . Taaw présente des titres inspirés du folklore sénégalais comme Massana Cissé, et d’autres qu’il a fait déguster aux personnes présentes à travers un showcase avec une belle chorégraphie de sa danseuse. Abou Aw, qui joue de la musique tradi-moderne, mise sur ce patrimoine pour mieux la vulgariser. «Nous avons beaucoup de musiques ici au Sénégal. Nous avons beaucoup de chansons anciennes qui sont restées dans les villages. Les gens ne font pas de recherches pour sortir ce qu’il y avait avant et qui était beau. Les enfants d’aujourd’hui ne connaissent pas des chansons comme Massala Cissé, les «Kassack», les chansons de «Mbar» qui ont été chantés par d’autres musiciens qu’on ne connait même pas. Et aujourd’hui, j’essaie de faire revivre cette musique pour qu’au moins, ça rentre dans l’histoire du Sénégal», avance l’artiste. «Quand je chante, je parle de Mbar. Et j’espère que quelqu’un va demander à son père de lui raconter ce qu’il y a derrière ce mot. Au moins cette musique, si vous l’écoutez à la maison, vous pouvez en tirer quelque chose», explique-t-il.

«La musique n’est pas morte, mais elle est malade au Sénégal»
Parlant du milieu culturel en général et de la musique en particulier, Abou Aw reconnaît que chacun joue sa partition. «Avec ce que je vois aujourd’hui au Sénégal dans la musique, je sais que les artistes sont braves… Chacun a sa manière de s’exprimer. Il y a des gens qui aiment les chansons tradi-modernes, il y a des gens qui aiment des chansons qui ne disent rien. Mais il faut les féliciter», estime l’artiste. «La musique n’est pas morte, mais elle est malade au Sénégal», ajoute-t-il, en reprenant à son compte la fameuse formule : «L’art ne nourrit pas son homme.»

Disposant de plusieurs cordes à son arc, Abou Aw est considéré comme «un artiste complet». En plus d’être chanteur, il a été mannequin et acteur de cinéma, et a eu à jouer dans des films en Europe et en Italie où il séjournait. Une passion qu’il tient de son oncle cinéaste, Tidiane Aw. Abou Aw réaffirme tout de même son ancrage dans la culture africaine et sénégalaise. Ce qui lui a valu de faire un retour aux sources pour sortir l’album Taaw après Dimeuliko. Ce 1er novembre, Abou Aw donnera l’occasion au public de déguster ce nouvel album dans le cadre d’un dîner de gala.
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