47 ans (1972) après avoir accueilli la Can pour la dernière fois, les Camerounais pourraient encore devoir attendre 2023. Les conditions ne seraient pas réunies pour accueillir la famille du football en juin prochain.

Le Cameroun accuse trop de retard pour être en mesure de tenir une vraie Coupe d’Afrique des nations, en juin 2019. C’est le message que le président de la Confédération africaine de football, Ahmad Ahmad, aurait transmis à Samuel Eto’o Fils au cours du dîner que ce dernier a offert aux président de la Caf et au président de la Fifa, chez lui à Doha (capitale du Qatar). Et pour se faire bien comprendre, le président de la Caf s’est fait accompagner, lors de cette visite, par son homologue de la Fifa.
Les trois hommes ont pu discuter de la Can 2019. Ils sont arrivés tous à un constat : le Cameroun n’est pas en mesure de tenir une vraie Can qui répondrait aux normes. «La Can n’est pas seulement une affaire de terrains. Il y a l’image du pays qui organise et qu’on montre aux yeux du monde entier, il y a l’image de l’Afrique qui se développe et il y a le sport comme moteur de fraternisation intercommunautaire», aurait déclaré le président de la Fifa. Une façon de dire que le Cameroun mise beaucoup sur les stades actuellement, mais pourrait ne pas être prêt dans d’autres domaines nécessaires pour la tenue d’une bonne fête du football. «Le cahier des charges de la Caf exige de l’obtention de la Can l’obligation pour le pays à se soumettre à un vaste programme de construction et de développement des infrastructures sportives du pays, mais surtout les infrastructures liées aux trans­ports, à la communication, aux capacités d’accueil, de prise en charge sanitaire et hôtelières mais également une sécurité», précise Ahmad Ahmad.

Se retirer pour organiser la Can 2023
Désarçonné par la tournure des évènements, Eto’o, qui joue un rôle de médiateur, aurait alors tenté, une fois de plus, de convaincre les patrons du football africain et mondial. Comme solution pour éviter une humiliation du Cameroun, les trois seraient arrivés à la conclusion que le Cameroun se retire pour organiser en toute sérénité l’édition de 2023 que la Guinée devrait abriter. «Je vais proposer au Président Biya qu’on se retire pour organiser l’édition 2023», aurait confié Samuel Eto’o à Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt, ministre des Sports et de l’éducation physique du Cameroun, et à Philémon Yang, Premier ministre du Cameroun, le 6 novembre dernier, lors de la cérémonie de l’assermentation de Paul Biya à un 7ème mandat.
Il est à noter qu’outre les in­frastructures routières lamentables du Cameroun, la prévision météorologique est très défavorable pour la plupart des villes au Cameroun pendant la Can. En effet, aux mois de juin et juillet, dans les villes de Douala, Yaoun­dé, Bafoussam et Limbe, on va subir la pluie presque tous les jours. Avec un climat très défavorable, juin n’est pas un mois conseillé aux touristes pour aller dans certaines localités au Ca­me­­roun.

La guerre dans le Nord-ouest et le Sud-ouest rend le stade de Limbe hors-jeu
A cela, il faut rappeler que la guerre dans le Nord-ouest et surtout le Sud-ouest rend le stade de Limbe hors-jeu et met en doute la poule de Limbe. Il aurait même été question, lors des discussions, de délocaliser les poules de Bafoussam et de Limbe à Kano et Abuja au Nigeria dans une co-organisation. «Des discussions avaient déjà eu lieu entre le Nigeria et le Cameroun. Mais le Nigeria voulait avoir soit le match d’ouverture soit la finale. Ce qui serait une humiliation pour le Cameroun», a révélé Samuel Éto’o.
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