Riziculture – Les producteurs tirent la sonnette d’alarme : «La filière rizicole se trouve au bord de l’effondrement»
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Les producteurs de riz appellent l’Etat à l’action, car «la filière rizicole au Sénégal se trouve au bord de l’effondrement». Ces derniers disent être dans l’incapacité de payer leur dette et invitent l’Etat à éponger les arriérés de subventions, entres autres mesures pour éviter le pire. Par Malick GAYE –
«La filière rizicole au Sénégal se trouve au bord de l’effondrement.» Cette alerte est de l’Association nationale des riziers (Anr). Dans un communiqué, l’entité, qui regroupe tous les producteurs de riz du Sénégal, tire la sonnette d’alarme sur la «crise socio-économique d’une extrême gravité qui sévit dans la vallée du fleuve Sénégal». En effet, explique l’Anr dans le document, la «campagne de récolte 2023 a été marquée par une chute catastrophique des rendements, des pertes de récoltes dévastatrices et des agriculteurs accablés par des dettes insurmontables».
En conséquence, affirment ces riziers, «les producteurs se retrouvent dans l’incapacité de rembourser les prêts contractés auprès des institutions financières. Le spectre du désastre plane sur la campagne agricole 2024, aggravé par le manque de paddy et la fermeture imminente de nombreuses usines de transformation du riz». A cet effet, l’Anr préconise une solution pour éviter l’effondrement de la filière riz locale en 2024. Il s’agit de respecter le calendrier cultural. «Il est impératif de finaliser les récoltes avant le 15 juillet, ce qui nécessite un démarrage des semis avant le 15 février, avec un seuil limite du 15 mars à ne pas dépasser», lit-on dans le document. «En intervenant de manière proactive, il peut préserver l’intégrité et la viabilité de cette industrie vitale. Nous recommandons vivement que des discussions rapides et décisionnelles s’engagent pour le financement de la contre-saison chaude 2024. Cela offrirait la sécurité nécessaire à la banque pour financer les agriculteurs, tout en laissant le temps requis pour résoudre les dettes impayées de la saison précédente», précise le communiqué.
Les industries rizicoles doivent être placées au cœur du processus de réflexion pour la mise à jour et la mise en œuvre de la stratégie d’autosuffisance nationale, explique l’Anr. Qui souhaite être entendue pour la mise en branle de la stratégie nationale d’atteinte de l’autosuffisance alimentaire. «Nous avons déjà élaboré des propositions concrètes visant à doubler la production nationale de riz. Ces mesures sont essentielles pour garantir la stabilité de notre filière riz et assurer la sécurité alimentaire de notre Nation», souligne l’Anr.
Par ailleurs, l’association invite l’Etat à payer les arriérés de subventions. «Il est urgent de débloquer rapidement les subventions dues.
Nos trésoreries en dépendent, et nous avons besoin de votre soutien pour continuer à servir notre communauté», car il y va de «la survie de la filière riz locale».
mgaye@lequotidien.sn