Royaume Uni – Trafic d’influence : Le prince Charles éclaboussé par un scandale

Le neveu de Camilla est accusé d’avoir vendu à l’un de ses clients l’accès à l’héritier du trône, dont les bonnes œuvres ont été copieusement arrosées.
Ben Elliot a de l’entregent et de la classe à revendre, ainsi que des relations nombreuses au sein de l’Establishment anglais. Le pilier de la haute société, moulé au célèbre pensionnat d’Eton, inspire d’autant plus confiance qu’il est le neveu de Camilla, l’épouse du prince Charles. Le Premier ministre conservateur, Boris Johnson, son vieux copain, a d’ailleurs nommé l’entrepreneur coprésident du Parti conservateur en charge de recueillir les fonds des grands donateurs. Il a fait merveille lors des dernières élections législatives de décembre 2019.
Aujourd’hui, changement de décor. L’intéressé est tombé de son piédestal à la suite d’une sombre affaire de trafic d’influence. Le Financial Times a accusé Ben Elliot d’avoir utilisé sa proximité avec le prince de Galles pour faire fructifier les affaires de la société de conciergerie Quintessentially, qu’il a fondée en 2000. La firme offre toute la gamme de services aux super-riches et notamment aux nouveaux riches, à qui Ben Elliot peut ouvrir des portes, à commencer par celles de l’entourage de la famille royale, dont il est proche via sa tante, la duchesse de Cornouailles.
Le pot aux roses a été découvert lorsque l’un de ses principaux clients, le magnat des télécoms, Mohamed Amersi, a donné une interview dans laquelle il s’est plaint de l’absence de soutien de la droite quand il a été accusé de recourir au «capitalisme d’accès» pour faire avancer ses intérêts. Par ailleurs, l’homme d’affaires est attaqué pour ses liens prétendus avec l’entourage du Président russe, Vladimir Poutine. Il s’estime bien mal récompensé après avoir donné 750 000 livres (884 000 euros) aux Tories au cours des dernières années.
Démenti
Dans la foulée, la presse a révélé que Ben Elliot a organisé un dîner entre son client et son oncle par alliance en Ecosse. A la suite de cette rencontre, Amersi a versé 1,2 million de livres aux œuvres caritatives du prince Charles, en particulier pour lutter contre le chômage des jeunes.
Les spéculations vont bon train sur les liens entre l’héritier du trône et le généreux mécène. Parallèlement, Amersi est engagé dans un bras de fer avec Nicholas Soames, petit-fils de Churchill, qui préside l’association conservatrice des amis du Proche-Orient, qu’il entend concurrencer en créant sa propre organisation. Or, Soames est un ami d’enfance du prince Charles. Ambiance…
Le prince estime être une victime collatérale des liens d’affaires de son neveu et dément tout conflit d’intérêts.
Le Point