Menacée d’extinction, la torture sillonnée cristallise l’attention des autorités des Eaux et forêts. Dans ce cadre, le village des tortues de Noflaye, situé dans la commune de Sangalkam, a renforcé son peuplement avec la réception de 46 jeunes espèces. Elles y resteront pendant 2 ans pour «apprendre à vivre dans une faune et à l’abri des prédateurs», avant leur acheminement à la réserve de Koli Alpha située dans le département de Linguère.Par Alioune Badara NDIAYE –

C’est une des espèces de tortue les plus grandes d’Afrique pouvant aller jusqu’ à 100 kg, mais qui est aujourd’hui fortement menacée d’extinction. La tortue sillonnée suscite de ce fait une attention particulière pour sa pérennité. C’est dans ce cadre que 46 jeunes sujets de cette espèce ont été convoyés depuis Monaco pour venir renforcer le capital existant et se chiffrant à moins de 200 sur le territoire. La cérémonie de réception de ces tortues âgées de 2 ans s’est tenue mardi au village des tortues de Noflaye (commune de Sangalkam) où elles resteront pendant 2 ans pour «apprendre à vivre dans une faune et à l’abri des prédateurs», avant leur acheminement à la réserve de Koli Alpha située dans le département de Linguère. «L’Institut océanographique a souhaité remettre ces individus à des fins de conservation. Il s’est ainsi associé à l’Institut africain pour l’étude et la protection des tortues qui a mis en place un programme de renforcement des populations pour 46 des 49 juvéniles», a relevé le commandant Doudou Sow ayant représenté le directeur des Eaux et forêts à la cérémonie. «Cette opération est exemplaire à nos yeux car en Afrique, les tortues sont presque toujours exportées pour alimenter le commerce international. Il est donc rare et salutaire de les voir revenir pour renforcer les populations sauvages déjà affaiblies», s’est réjoui Thomas Diagne, gérant du village des tortues de Noflaye. A noter que ces tortues sont issues d’une lignée originaire du Mali. «En 2011, le Prince Albert 2 de Monaco a fait un voyage officiel au Mali et le Président du Mali à l’époque lui a offert 7 tortues qui ont ensuite été confiées au Musée océanographique (…) elles se sont reproduites et on a eu une cinquante de juvéniles. On a souhaité les mettre à profit de la conservation de l’espèce dans le milieu naturel», a expliqué Olivier Brunel, responsable du Musée océanographique. «La faune sahélienne originale a presque disparu de là-bas. Les tortues sillonnées, c’est là aussi leur habitat naturel», a indiqué Thomas Diagne, parlant de la destination finale des juvéniles désormais à sa charge.
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