«Nous ne reculerons pas sur ce projet. Toutes les dispositions vont être prises pour qu’au sortir de cette réunion, le balisage du site puisse être entamé.» Telles sont les assurances de Boubacar Albé Ndoye, maire de Rufisque-est, sur le projet Rufisque Ville neuve auquel n’adhèrent pas les maraichers de la zone de Lendeng. Les agissements de ces derniers, notamment l’organisation d’un sit in la semaine passée, l’ont poussé à organiser samedi une rencontre avec les délégués de quartiers et organisations du forum civil pour présenter le projet. «C’est un lotissement de 15 hectares pour permettre aux populations rufisquoises de bénéficier d’habitat. Il n’y a plus d’espaces à Rufisque et la seule zone restante se trouve dans la commune de Rufisque-est», a-t-il laissé entendre, non sans attaquer les maraichers qui s’opposent à la réalisation du lotissement. «Nous connaissons bien Lendeng, là où elle commence et là où elle s’arrête. Certains maraichers ont dépassé la zone et cultivent dans la série G où sur des Tf appartenant à autrui. Ce sont eux qui crient pour semer la confusion en disant que la mairie veut transformer Lendeng en habitat ; ce qui est faux (…). Ceux qui les dirigent sont très mal placés pour le faire. Ce sont eux qui ont vendu des parcelles dans la zone, alors qu’ils n’en ont aucun droit, parce que ces terres ne leur appartiennent pas. Une quarantaine de maisons y sont installées et cela ne fait que créer un désordre de plus», a-t-il soutenu. Pour de meilleures conditions de travail pour les maraichers dont le travail va être perpétué, M. Ndoye a annoncé la création d’un centre d’épuration des eaux pour alimenter les champs. A l’en croire, Rufisque Ville neuve n’est qu’une mise à niveau de Rufisque par rapport à l’ensemble constitué des pôles urbains de Diamniadio, Dagga Kholba et du Lac Rose. «Si on y prend garde, Rufisque va devenir une cité dortoir. Il y a la réalisation en cours du pôle urbain de Diamniadio et ceux de Dagga Kholba et du Lac Rose. Il y a urgence de corriger le déséquilibre qu’il va y avoir entre ces pôles et la ville», a-t-il expliqué mettant ainsi ce lotissement dans le Plan de déplacements urbains (Pdu) de l’Etat qui vise à assurer une cohérence territoriale. «Nous avons eu toutes les autorisations administratives depuis le mois de mai», a-t-il éclairé. Outre l’habitat, il est prévu aussi l’érection d’une zone administrative ainsi que de blocs de grands magasins et d’espaces ludiques, le tout sur un espace de 28 hectares dans cette zone. «Ce projet d’aménagement défini par l’Etat est un gros ensemble pour assurer la cohérence territoriale par rapport aux infrastructures mises en place notamment dans le pôle urbain de Diamniadio», a encore laissé entendre l’édile, convaincu que Rufisque ne doit pas être en reste à l’élan de développement impulsé par l’Etat dans le département.
abndiaye@lequotidien.sn