Leur quartier sera le réceptacle des eaux usées, collectées à travers le réseau d’assainissement. Et pourtant, ils ne bénéficient pas de ce branchement en cours et entrant dans le cadre du projet d’assainissement de 10 villes lancé par l’Etat. Eux, ce sont les habitants des quartiers de Diokoul (Rufisque-Ouest) qui ont haussé le ton hier jeudi autour d’un rassemblement à la place publique. «On vit une injustice de la part de l’Onas et des autorités, et on ne l’acceptera pas. Il y a un réseau d’assainissement de 23 km installé à travers plusieurs quartiers de Rufisque, sans que Diokoul ne soit pris en compte alors que c’est notre quartier qui abrite les bassins», a déploré Ass Mbengue, président du Collectif des conseils de quartiers de Diokoul.
Depuis l’entame du projet en fait, ces habitants font des démarches pour une correction de la situation en vain. «Nous avons initié une pétition, envoyé une lettre au gouverneur qui nous a même reçus. On a rencontré le maire de l’ouest et celui de la ville ainsi que le ministre d’Etat Ismaïla Madior Fall. Ils nous ont fait des promesses qui sont toutes tombées à l’eau», a retracé Souleymane Ciss, membre  du Collectif pour la défense des intérêts de Diokoul et environs (Cdide).
«Quand il s’est agi de faire les dernières résolutions, ils avaient dit que les impactés directs seraient pris en compte, mais nous n’avons malheureusement pas été pris en compte», a-t-il fait savoir dans son rappel. Il a de ce fait enchaîné par faire savoir que c’est désormais au Président Macky Sall qu’ils s’en ouvrent. «Ce problème dépasse leur niveau. Donc nous lançons un vibrant appel à l’endroit du président de la République pour corriger ce paradoxe», a-t-il soutenu.
Le Cdide regroupe les habitants des quartiers Wague, Ndiourène, Kaw et Diokoul Ndiourène. «Des personnes à 5 km d’ici, quand elles finissent la lessive, déversent les eaux usées qui atterrissent à Diokoul. Pendant ce temps, une femme de Diokoul tout près du centre d’épuration met les eaux usées dans une bassine pour aller les déverser à la mer», a expliqué pour sa part le président du collectif imam Birama Sarr, faisant ainsi savoir que l’entité qu’il dirige va poursuivre le combat pour être branché au réseau qui traverse de long en large leurs quartiers. «Si l’Etat ne nous intègre pas, le projet ne se réalisera pas», a ainsi juré le président du Collectif des conseils de quartier.