Les pêcheurs artisanaux de Saint-Louis, fortement mobilisés, ont marché samedi de Guet-Ndar à la Place Faidherbe pour réclamer le balisage et le dragage de la brèche qui continue d’être un mouroir. Soutenus par leurs camarades des autres quartiers de la ville, mobilisés autour de l’Union nationale de pêcheurs artisanaux du Sénégal (Unapas), ils veulent pousser l’Etat à prendre les dispositions nécessaires afin de mettre fin aux nombreuses pertes en vies humaines au niveau de la brèche à cause de sa mauvaise réalisation. Le porte-parole de l’Unapas explique : «La brèche a fait plus de 377 morts depuis son ouverture en 2003 par le gouvernement libéral. Depuis, aucune action de grande envergure n’y a été menée. Ce qui constitue un manque de considération des autorités étatiques.» Ainsi, les pêcheurs exigent une sécurisation de la zone en procédant à son dragage et balisage pour réduire les accidents. «La brèche tue beaucoup de pêcheurs, car c’est le chemin qu’ils empruntent pour aller en mer. C’est pourquoi nous appelons l’Etat à la draguer, la baliser. En somme, une stabilisation qui va permettre d’éviter les pertes en vies humaines», suggère Macoumba Dièye.
Cette demande est une vieille doléance qui n’a pas encore été satisfaite malgré les multiples actions menées par le gouvernement pour soulager les pêcheurs. Ce n’était pas la seule revendication scandée par les pêcheurs dans les rues fangeuses de Guet-Ndar. Ils réclament la libération de leurs camarades arrêtés en Guinée Bissau en 2017 et incarcérés depuis lors à la Mac de Thiès.
La brèche fut creusée en 2003 par le gouvernement du Prési­dent Abdoulaye Wade pour sauver la ville de Saint-Louis d’éventuelles inondations, suite à la crue du fleuve Sénégal qui risquait de déborder de son lit. Selon plusieurs spécialistes, les opérations avaient été faites dans la précipitation et sans études sérieuses.
cndiongue@lequotidien.sn