Alpha Bocar Khouma, maire de Sangalkam, est accusé de mener des activités foncières sur le périmètre de Khalou Dioula (140 hectares), faisant l’objet d’un arrêté de suspension. Les porteurs de cette accusation pointent aussi la responsabilité du sous-préfet, appelant l’Etat à réagir. «De fausses accusations», affirme le maire, assurant respecter l’interdiction devant mener à une régularisation prochaine du site faisant l’objet de litiges récurrents.      Par Alioune Badara NDIAYE – 

Les héritiers de Ndiagne Faye, réclamant la propriété du périmètre Khalou Dioula à Ndiakhirate, dans la commune de Sangalkam, accuse le maire, Alpha Bocar Khouma, de passer outre la mesure de cessation d’activités sur le site. Lors d’une conférence sur le site, ils ont pointé des agissements en ce sens, dénonçant aussi une parfaite connivence du sous-préfet de la localité dans cette entreprise. «Nous mettons l’accent sur ce que le maire de Sangalkam s’autorise à faire malgré les interdictions.  Les procédures qu’il entame, les procédures qu’il remet à nouveau sur le circuit pour des attributions fallacieuses sans fondement juridique, nous imposent une riposte organisée de la famille», a insisté Mamadou Diop Thioune, porte-parole de la famille. «A la demande du Préfet lors d’une réunion, il a été décidé d’une suspension d’activité. C’est ce que le maire a contourné sous le silence complice du sous-préfet», a-t-il insisté, assurant que les documents sur lesquels se base le maire Khouma ont été annulés suite à une «enquête sous l’ancien sous-préfet de la localité, Marcel Thiaw, avec l’appui des directions du Cadastre et de l’Urba­nis­me». «Comment le maire peut-il s’autoriser à porter en faux cette référence pour s’attaquer à la légitimité de la propriété de famille ? C’est ce qui nous amène à interpeller l’autorité de l’Etat pour rétablir la famille dans ses droits», a ainsi relevé M. Thioune, laissant entendre que le maire profite de sa fonction pour faire prospérer ses activités d’opérateur immobilier.

Alpha Bocar Khouma réfute les allégations
Disant s’adonner à plus utile, le maire, trouvé en pleine supervision de travaux de remblayage de rues envahies par les eaux de pluie à Kounoune, s’est voulu clair sur le sujet, bottant en touche les accusations à son encontre. «Khalou Dioula, c’est un site de 140 hectares. Comment on peut le régulariser aujourd’hui, et moi, en tant que maire devant le faire, j’en arrive à violer l’arrêté ? On est en train d’attendre le Gou­verneur, la signature de la délibération qui doit être enregistrée au niveau de la Présidence. Donc ces accusations-là, elles sont fausses», a dit M. Khouma. Ses agissements dans la zone concernent, à l’en croire, un site de 15 hectares attribué à Omar Sakho, qui est un lotissement autorisé depuis 2009. «J’ai le droit, en tant que maire, sur un lotissement autorisé de mener des travaux», a souligné le maire de Sangalkam. Il a d’ailleurs assuré n’être nullement en contentieux avec les héritiers de Ndiagne Faye. «Ils ont un problème avec le ministre sortant Omar Guèye, qui a délibéré et affecté des terres sur Khalou Dioula Diouf. Moi, je ne fais qu’assurer la conti­nuité», a-t-il dit.
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