La réhabilitation de la réserve botanique de Sangalkam, appelée communément Village des tortues, permettra de sauvegarder son écosystème fortement menacé.
La construction d’un mur de clôture par Eiffage serait-elle le premier acte du Programme de réhabilitation du village des tortues de Noflaye (Sangalkam) ? Le sous-préfet de la localité, Marcel Thiaw, a fortement exhorté en ce sens mardi à l’inauguration du mur de clôture de 700 mètres de long sur 80 cm, surplombé par une grille de protection. «Notre premier contact avec les responsables du village des tortues remonte à 2016 et ils nous avaient dressé la liste des besoins. Ils avaient précisé que la priorité numéro 1 était d’ériger un mur de clôture pour sécuriser le site», a expliqué dans son allocution Missirah Keïta, responsable à Eiffage. Mettant l’œuvre au registre de la Rse, elle a promis l’accompagnement de son entreprise par rapport aux autres besoins sur la liste. «Des serpents quittaient la réserve pour s’introduire dans le village, causant des dégâts. Même des cas de mort ont été notés suite à des morsures de serpent», a assuré le chef de village, relevant ainsi la pertinence du mur qui vient supplanter le grillage qui servait de barrage.
Venu représenter le ministre de l’Environnement, Racine Diallo s’attend à plus de financements pour le site qui se dédouble d’une réserve botanique. «Cette réserve doit davantage recevoir des financements pour pérenniser les emplois que nous avons et les renforcer. C’est un village local certes, mais de renommée internationale», a exhorté le colonel des Eaux et forêts. Si des efforts ont été faits dans le site, mis en place en 2001, beaucoup reste encore à faire. «On espère qu’avec ce mur, non seulement on pourra recréer la végétation originelle qui était là au départ», s’est réjoui Pape Samba Gaye, porte-parole des travailleurs. A côté de «deux lâchers de tortues» faits en collaboration avec l’Etat à travers les Eaux et forêts, M. Gaye espère la construction d’une clinique pour les tortues. «Un des objectifs premiers de ce centre, c’est d’implanter une clinique. Avec les cas de maladie et de blessure, cela fait partie de nos souhaits d’avoir une clinique pour un lieu de travail propice. On espère que les autorités entendront cet appel et réagiront par rapport à ça», a exhorté M. Gaye. «Il ne faut pas oublier la composante végétale parce que c’est aussi une réserve botanique», a ajouté colonel Diallo, appelant à la création d’une pépinière pour faire vivre à la réserve sa vraie vocation. D’après le personnel, 144 tortues, composées de 7 espèces, et 160 espèces végétales vivent sur le site sous la tutelle des Eaux et forêts et géré par un comité local.
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