Santé à Kolda : Le cri de détresse des femmes vivant avec un handicap

Absence de rampes d’accès, accueil défaillant et défaut de mobilité intérieure : le parcours de soins des femmes et filles vivant avec un handicap à Kolda s’apparente à un véritable parcours du combattant. L’Association régionale des femmes vivant avec un handicap monte au créneau pour dénoncer ces manquements et réclamer une prise en charge digne et inclusive.
Par Aladji BADJILANG – Le constat est amer pour les personnes à mobilité réduite dans la région de Kolda. Que ce soit au centre-ville ou dans les départements de Vélingara et Médina Yoro Foulah, les structures sanitaires souffrent d’un déficit criant d’infrastructures adaptées. Aïssatou Doumbouya, présidente de l’Association des femmes et filles vivant avec un handicap, pointe du doigt des obstacles majeurs : l’absence de rampes d’accès : rendant l’entrée dans les bâtiments impossible sans aide extérieure, l’étroitesse des espaces intérieurs : empêchant toute circulation fluide en fauteuil roulant ou avec des béquilles.
Des barrières humaines et comportementales
Au-delà du béton, c’est l’accueil qui est vivement critiqué. Devant la presse, Mme Doumbouya a fustigé le comportement de certains agents de sécurité (vigiles) qui, loin de faciliter l’entrée, imposent des contraintes supplémentaires. Le point le plus sensible reste l’absence de priorité dans les files d’attente. «Il nous est imposé de faire le rang comme tout le monde, ce qui est physiquement impossible pour une femme à mobilité réduite», déplore-t-elle. Ces femmes réclament l’application d’une discrimination positive pour mettre fin à ce qu’elles qualifient de «maltraitance» et de non-respect des droits humains. Soutenant ce mouvement, le président de la Fédération régionale des personnes vivant avec handicap exhorte les autorités administratives et sanitaires à réagir. Il demande le réaménagement immédiat des édifices publics avec la construction de rampes normalisées, une sensibilisation du personnel d’accueil et de sécurité sur les spécificités du handicap, une facilitation de l’accès aux soins à travers des protocoles d’accueil prioritaire.
Pour ces actrices de la Société civile, la modernisation du système de santé à Kolda ne pourra être une réalité tant qu’une partie de la population restera sur le pas de la porte des structures de soins.
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