La commune de Gorée est préoccupée par la bonne santé des chats vivant en son sein. C’est tout le sens à donner à l’organisation d’une campagne de vaccination et de stérilisation de cette population féline qui a démarré avant-hier et qui va se poursuivre jusqu’au 13 mars prochain dans l’île.
Des chats hypnotisés entre les mains des vétérinaires en train de subir des interventions chirurgicales, c’est cette image qui s’est offerte à nous hier à Gorée.
En attendant de passer à table, les autres chats sont parqués dans des cages en fer et plongés dans un sommeil profond.
Les vétérinaires en provenance de la Suisse se penchent sur cette population féline bénéficiaire de «cette campagne, qui entre dans le cadre global de la santé publique et de la gestion de la biodiversité terrestre de l’île, qui participe à lutter contre les maladies transmissibles par le canal des chats».
Elle est organisée par une équipe de vétérinaires de Network for Animal protection (Netap) de la Ligue pour les protections des animaux de Dakar (Lpa) ; en provenance de la Suisse, et en partenariat avec la mairie de Gorée et la Boutique Animhalle.
Dr Abdoulaye Cissé, un des cinq vétérinaires qui se sont joints aux six vétérinaires suisses, explique : «Les chats posent un autre problème lié à la rage. Cette maladie qui est transmissible à l’homme. Et qui se transmet par les morsures et les griffes. Si on n’y prend garde, si la population féline augmente, ça risque de ramener un fléau», a prévenu Dr Cissé qui avait à ses côtés Madame Marie Louise Diagne, conseillère municipale à la mairie de Gorée et présidente de la Commission environnement, assainissement et cadre de vie.
«Ce sont surtout les enfants qui développent la rage après s’être fait mordre. C’est une maladie difficile à diagnostiquer. Et c‘est une maladie qui, malheureusement, pour laquelle il n’y a aucun traitement», avertit le vétérinaire qui répertorie d’autres maladies que peut transmettre la population féline en citant le «Toxo­plasmose qui est transmis surtout à la femme enceinte en causant des malformations congénitales au niveau du fœtus».
«Une vie humaine est importante», a indiqué le Dr Abdoulaye Cissé qui tient à préciser que cette campagne n’est pas destinée «à abattre des chats. C’est une mesure prise régulièrement par les services vétérinaires et surtout le ministre de l’Elevage et de la santé publique». A noter qu’une fois vaccinée, cette population féline sera relâchée pour retrouver son milieu naturel.
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