A partir du 14 août prochain, le bateau hôpital Mercy Ships va séjourner à Dakar, pour 10 mois, afin de prendre gratuitement en charge près de 3 000 patients. Dans le cadre de l’arrivée prochaine de ce navire, le ministère de la Santé et la représentante de l’Ong Mercy ships ont fait face à la presse pour informer de l’état d’avancement du processus de sélection des patients concernés par cette campagne humanitaire.

Les services du ministère de la Santé préparent activement l’arrivée du bateau hôpital Mercy Ships. Ce navire, qui va séjourner à Dakar à partir du 14 août prochain, a comme objectif de prendre gratuitement en charge près de 3 000 patients. Hier en conférence de presse, le ministre de la Santé et la directrice pays de l’Ong Mercy ships ont rappelé les opérations chirurgicales qui seront prises en charge dans ce navire durant 10 mois. Il s’agit de l’orthopédie pédiatrique, la chirurgie maxillo-faciale et Orl, la chirurgie ophtalmique, la chirurgie reconstructive plastique, la chirurgie gynécologique, la chirurgie dentaire.
Lors de ce face-à-face avec la presse, les services du ministère de la Santé ont assuré que le processus de sélection des malades pouvant bénéficier des soins dans ce navire est très avancé. Selon Amadou Doucouré, directeur de la Lutte contre la maladie, ils ont commencé à recevoir les dossiers avec le travail de coordination qui a démarré depuis janvier 2019 avec les médecins-chefs de région. Dr Doucouré, qui informe que la présélection démarre le 15 juillet d’abord à Thiès, puis dans les autres régions souligne que le jour où ils vont se déplacer dans les centres de santé, ce ne sera que pour la confirmation des cas. «Avec le système de santé actuel, nous avons pris toutes les dispositions pour que l’insertion se passe bien. Il y a la coordination avec les médecins-chefs de région qui a commencé depuis janvier 2019. Et On a partagé avec eux les profils des patients», a-t-il déclaré. Il a également précisé que 75% des patients qui seront pris en charge durant cette campagne viendront des régions. De même, Dr Doucouré a aussi insisté sur la gratuité durant tout le processus. A l’en croire, de la présélection, en passant par la sélection jusqu’à l’arrivée des patients à Dakar, tout sera gratuit. Interpellé sur le fait que le bateau médical ne prend pas en charge la chirurgie cardiaque, Dr Doucouré attire l’attention sur le fait qu’il ne va séjourner dans les eaux sénégalaises que durant 10 mois, un temps jugé insuffisant pour une chirurgie aussi lourde comme celle liée à ce type de pathologie. A la question de savoir qu’en sera-t-il du suivi des malades après la fin de cette mission humanitaire, le Pr Pape Saloum Diop, point focal de la chirurgie, estime que le Sénégal, en tant qu’Etat souverain, va prendre les dispositions pour le reste des malades qui ne pourront pas être pris dans Mercy Ships. «Nous avons les moyens et les mécanismes pour les prendre en charge en dehors de Mercy Ships», a-t-il soutenu. A ce propos d’ailleurs, le ministre de la Santé soutient que l’Etat va poursuivre sa politique de renforcement et d’amélioration du plateau technique. Rappelant que c’est «une intervention humanitaire ponctuelle» qui ne va pas les empêcher de poursuivre leur politique de santé dans tous les domaines.

Formation et renforcement de capacités pour 2 000 agents
Outre la prise en charge des malades, le projet Mercy ships a aussi un volet formation et renforcement de capacités. Dans ce cadre, il est prévu la formation du personnel des blocs opératoires. Elle va concerner plus de 2 000 agents de santé à travers tout le pays. Il y a également un plan d’actions pour la maîtrise des dispositifs médicaux. Ainsi, 18 ingénieurs et techniciens biomédicaux seront formés durant ces 10 mois. A ce propos, M. Doucouré souligne que la formation des techniciens s’inscrit dans la durabilité. «On aura des techniciens capables de maintenir des machines qui sont au niveau des hôpitaux», a-t-il dit.
Le Mercy Ships, qui va accoster au port de Dakar le 14 août prochain, compte 5 blocs opératoires et a, à son bord, près de 400 agents. Ainsi, pour assurer la sécurité, le ministre de la Santé informe que «les forces de sécurité et de défense sont inclues dans le processus». D’après Abdoulaye Diouf Sarr, pendant les 10 mois à venir, elles prendront en charge cette question.

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