On aura tout dit sur les bienfaits de l’Arène nationale dont les clés ont été remises au président de la République par le chef d’Etat chinois dimanche dernier. Mais côté sécurité, il y a des choses à revoir concernant la capacité du complexe estimée à 22 000 places et surtout la proximité des tribunes avec l’enceinte et qui présente un danger pour les lutteurs si on en juge par le comportement souvent décrié des supporters.

Le chef de l’Etat Macky Sall a reçu symboliquement les clés de l’Arène nationale des mains du Président chinois dimanche dernier. Une infrastructure sportive construite par la République populaire de Chine. Les acteurs de la lutte ont affiché leur con­tentement de disposer enfin d’une Arène nationale après plusieurs promesses non tenues par ses devanciers.
Si certains acteurs de la lutte ont félicité le président de la République, d’autres cependant ne manquent pas de faire part de leur inquiétude par rapport à la sécurité au niveau de l’infrastructure sportive sise à Pikine.

Pape Dia : «Les lutteurs sont à portée de main des supporters»
Constatant une certaine proximité des tribunes avec l’enceinte, le Manager et grand-frère de Bombardier, Pape Dia, de souligner que «la sécurité des lutteurs n’est suffisamment pas prise en compte en construisant l’arène», déplore-t-il. Avant de poursuivre : «Les lutteurs sont à portée de main des supporters. L’enceinte est trop proche des tribunes. Je pense qu’il y a encore à parfaire l’infrastructure qui est loin de remplir les conditions sécuritaires. La lutte a un public assez chauvin. Il ne faut pas exclure de voir un supporter ou des supporter descendre dans l’enceinte pour faire la fête à un lutteur qui malmènerait leur idole. Il y a des gars qui sont prêts à se sacrifier pour leur athlète», a argumenté le manager du «Roi des arènes».

Installer des grilles de protection
Selon Pape Dia, «il faudrait une grille protection pour garantir l’intégrité physique des lutteurs. Pour moi, l’Arène nationale est loin d’être prête», tranche-t-il net.
Père de Boy Niang 2, «De Gaulle», relativise par rapport au risque concernant la proximité des tribunes avec les spectateurs. «Le fait que les tribunes soient proches ne fait que motiver les lutteurs. Ces derniers seront dopés par les propos venant des tribunes», s’enflamme l’ancienne gloire qui rejoint Pape Dia en annonçant qu’une grille de protection est prévue pour séparer l’enceinte des tribunes.
«La construction de l’Arène nationale s’est faite sur la base d’un travail réfléchi ayant pris en compte l’avis d’anciennes gloires que nous sommes», note père «De Gaulle». Ce dernier de réclamer la mise en place d’un poste de police au niveau de l’arène pour sécuriser les lieux.

Modou Lô-Balla Gaye prévu à… Léopold Senghor
D’autres amateurs accrochés déplorent la capacité de l’arène qui est seulement de 22 mille places. «L’Arène nationale ne pourra abriter les grands combats pour la simple raison qu’elle dispose seulement de 22 mille places. N’oubliez pas que le combat Balla Gaye 2-Gris Bordeaux avait presque rempli le stade Léopold Senghor qui fait 60 mille places. Avec 25 mille places, Demba Diop avait du mal à accueillir les grands combats. Vous devinez ce qu’il en sera de l’Arène nationale qui je pense est construite pour les petits combats», regrettent-ils tous en chœur.
La sortie de terre de ce joyau ne va donc pas tout régler pour la lutte sénégalaise qui continuera de squatter les stades de football pour offrir les chocs aux amateurs. En témoigne le choc-revanche du 1er janvier 2019 entre Modou Lô et Balla Gaye 2 prévu… au stade Senghor.
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