Pour faciliter la prise en charge et le référencement des victimes des mutilations génitales féminines et des mariages d’enfants, le Réseau des jeunes pour la promotion de l’abandon des mutilations génitales féminines et des mariages d’enfants a procédé à l’installation d’un comité de veille et d’alerte sur la prise en charge des deux problématiques dans la région de Sédhiou. La mise en place de ce réseau s’inscrit dans la suite des activités communautaires et vise à créer un cadre de concertation de tous les acteurs qui s’activent autour de ces questions, notamment les imams, les «Badienou gox», les jeunes leaders, le Cdps, l’Aemo, le Cdpe, les Cca, les associations de jeunesse, entre autres.Par Seydou Tamba CISSE – 

Les activités de sensibilisation et de plaidoyer sur les pratiques de mutilations génitales féminines et les mariages d’enfants commencent à porter leurs fruits dans la région de Sédhiou. Les dernières statistiques varient entre 60 et 75% dans les régions de Kolda et Sédhiou. Alors qu’avant, le taux de prévalence était de 86%. Mais les acteurs qui s’activent autour de ces questions veulent davantage baisser la barre. Le Réseau des jeunes pour la promotion de l’abandon des mutilations génitales féminines et des mariages d’enfants implique tous les acteurs dans le dispositif de prévention et d’alerte.
Demba Samba Ba, Point focal du Réseau des jeunes dans le département de Sédhiou, explique : «Aujourd’hui, avec les actions communautaires que avions menées sur le terrain, nous constatons que les pratiques commencent à diminuer. Actuellement, la fourchette est comprise entre 60 et 75% dans les régions de Sédhiou et Kolda, ce qui montre que les gens commencent à comprendre les enjeux et les impacts. Nous avons fait des activités communautaires, donc il est important de mettre en œuvre un comité de veille et d’alerte pour nous permettre de regrouper tous les acteurs intervenant dans la promotion des droits des filles et des femmes.» Les activités de ce comité de veille et d’alerte tournent essentiellement autour de la facilitation de la prise en charge et du référencement des victimes dans la région de Sédhiou. Mamadou Lamine Bodiang, Point focal régional du Réseau des jeunes, enchaîne : «Il y a déjà un cadre au niveau national, mais au niveau communautaire, nous avons toujours besoin d’avoir un cadre, parce qu’on ne le dira jamais assez, la prise en charge des victimes fait toujours défaut. Et pour faciliter cette prise en charge, on s’est dit que comme on n’a pas les moyens de tout le temps prendre en charge les victimes, on ferait mieux d’appuyer sur la prévention et l’alerte. Pour ce faire, nous avons jugé nécessaire de mettre en place ce cadre au niveau régional qui permettra, au niveau décentralisé, de pouvoir, nous acteurs de la Société civile, avoir des données de référence qui vont nous faciliter les plaidoyers.»
Salimata Sow, jeune fille leader au Cdps de Bounkiling, salue la pertinence et l’initiative de la mise en place d’un comité de veille qui «va renforcer les stratégies de lutte et d’alerte par le Réseau des jeunes». Elle a également plaidé à cette occasion pour la dénonciation de ces pratiques néfastes. A l’image des responsables du Réseau des jeunes pour la promotion de l’abandon des mutilations génitales féminines et des mariages d’enfants, elle a «sollicité l’accompagnement des autorités et l’implication des populations locales dans ce dispositif de veille et d’alerte».
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