Par Dieynaba KANE – 

La reprise des négociations avec le gouvernement pour la prise en charge des préoccupations des enseignants, constitue l’un des défis majeurs de Amidou Diédhiou. Le tout nouveau Secrétaire général du Sels regrette l’absence de dialogue avec les autorités.
A ce propos, il déclare : «Nous avons eu le regret de constater que du point de vue de la prise en charge des préoccupations des enseignants, il y a absence totale de dialogue social par rapport au suivi des accords et des nouvelles revendications posées par des syndicats. Le congrès a estimé que le Covid-19 n’a été qu’un prétexte pour refuser la négociation qui pourtant est un droit consacré par la législation du travail.» Elu lors du congrès dudit syndicat tenu le samedi 18 septembre dernier, M. Diédhiou décline sa feuille de route. «Des défis majeurs ont été identifiés et sonnent comme notre feuille de route. D’abord comment faire pour instaurer un dialogue social permanent et sincère avec les partenaires sociaux ? Pour nous c’est l’élément nodal. Depuis 2019, le gouvernement du Sénégal n’a pas rencontré les syndicats d’enseignants pour discuter des questions qui ont fait l’objet de protocole d’accords et qui n’ont pas été vidées et pour ouvrir des négociations sur les questions nouvelles», a-t-il fait savoir. Selon le Secrétaire général du Sels, «l’instauration du dialogue est un impératif, cela doit être même une culture de l’autorité qui y gagnerait totalement». L’autre défi que veut relever M. Diédhiou, «c’est le retour sans délai autour de la table de négociations pour le suivi des accords et l’examen des nouvelles revendications». Et il explique l’importance de ce point : «Il faut aller dans le sens du règlement définitif des lenteurs administratives qui demeurent la préoccupation la mieux partagée dans la fonction publique, il faut la restauration de l’équité et de la justice dans la gestion des agents de l’Etat». Il s’agit, d’après lui, de «l’harmonisation des statuts des agents fonctionnaires et non fonctionnaires de l’Etat».
Outre ces points, le syndicaliste exige la matérialisation des accords signés avec le gouvernement. Il demande ainsi «l’adoption d’un nouveau système de rémunération des agents de l’Etat, conformément à l’engagement du gouvernement dans le protocole d’accord d’avril 2018, le dégel du prêt Dmc, la mise à disposition de parcelles à usage d’habitat aux coopératives de syndicats d’enseignants, l’accélération du rythme de paiement des rappels dus aux enseignants». Tout cela, souligne-t-il, passe par la restauration du dialogue social. «Tant qu’il n’y a pas de dialogue, ces questions ne pourront pas être abordées. On ne peut pas vider le passif, on ne peut pas aborder les questions nouvelles comme celles relatives au contenu des enseignements», a-t-il dit.
Amidou Diédhiou, qui dit privilégier le dialogue et la concertation pour un système apaisé, estime que «si après tout il n’y a pas de volonté manifeste, le bureau prendra ses responsabilités». Parce que, ajoute-t-il, «l’essence d’une organisation syndicale c’est de se battre pour le mieux-être de ses enseignants et pour une école sénégalaise attrayante».
Quelques jours après son élection à la tête du Sels, Amidou Diédhiou fait face à des voix contestataires. Interrogé à ce sujet, le nouveau Secrétaire général du Sels minimise : «Sur 50 sections, c’est dans une seule section que quelques personnes ont ramé à contre-courant des textes de notre syndicat et ont foulé aux pieds nos statuts et ils ont fait l’objet d’exclusion.» Et M. Diédhiou de rassurer sur l’unité du syndicat : «Nous ne les comptons plus comme des membres du Sels. Toutes les sections du Sénégal ont été représentées au congrès. Nous sommes une organisation syndicale sérieuse qui applique ses textes, qui fonctionne démocratiquement et qui tient au respect strict de ses textes. C’est de la comédie et ce ne sont pas ces bobards qui vont nous retarder.»
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