Semaine nationale de la petite enfance : L’éducation aux valeurs au cœur de la stratégie

Le schéma pour la prise en charge des préoccupations de la petite enfance semble être clair et aussi rassurant, dans un contexte de perversion des mœurs. A travers le thème de la Semaine nationale de la petite enfance, les autorités veulent mettre ces mômes dans un environnement protégé et sûr : «Tàggat tuut tànk yi ci sunuy jikko yu rafet, ngir waajal sennug ubbiku ci àdduna ëllëg.» Autrement dit : «Eduquer les tout-petits dans nos valeurs, afin de préparer leur ouverture au monde». En d’autres termes, cela veut dire «enracinement puis ouverture», comme le disait Léopold Sédar Senghor. «Le choix de ce thème se justifie par la nécessité de poursuivre la réflexion sur le capital humain, dont le Sénégal a besoin pour réaliser son émergence. Et il s’agit de promouvoir les valeurs culturelles nationales, au niveau de toutes les plateformes de prise en charge de la petite enfance», justifie la Directrice générale de l’Agence nationale de la petite enfance et de la case des tout-petits (Anpectp).
Pour Maïmouna Cissokho Khouma, la Semaine nationale de la petite enfance est une opportunité pour «échanger», «sensibiliser» les communautés sur la nécessité de recourir à nos valeurs et identités culturelles, pour développer la citoyenneté, le civisme, l’estime de soi. Alors que les enfants et l’espace scolaire sont exposés à des menaces aux antipodes de nos valeurs. «L’éducation aux valeurs et à la citoyenneté constitue un volet important dans la prise en charge des tout-petits au niveau des structures de développement intégré de la petite enfance, notamment les cases des tout-petits, écoles maternelles, garderies ou centres d’éveil communautaires», enchaîne Mme Khouma, qui a tenu hier une conférence de presse.
Spécialiste de la petite enfance à l’Unicef, Ibrahima Djiroux estime que la protection de cette frange de la population est importante. «Il n’y a pas de petite enfance réussie sans les valeurs. Le fait même que les valeurs soient portées dans les langues nationales montre que nous sommes en train de construire les fondations, parce que les fondations pour la petite enfance, c’est aussi les langues maternelles», suggère le fonctionnaire onusien. Selon ses dires, il faut nécessairement commencer par les langues nationales, pour réussir le développement du capital humain. «On éduque mieux dans les langues nationales. Et nous pensons que maintenant si ça s’est posé, on a une structure pour réussir le développement du capital humain», affirme le représentant de l’Unicef.
Prévue du 14 au 21 décembre, la Semaine nationale sera des journées de réflexion et d’engagements, d’olympiades pour enfants et de randonnée pédestre suivie d’une visite de sites et monuments historiques. «La 15é édition de la Semaine nationale de la petite enfance constitue un cadre idéal de promotion des valeurs portées par des pratiques endogènes, sur la base desquelles les stratégies d’une meilleure prise en charge des enfants seront adoptées, plus particulièrement dans les plateformes de Développement intégré de la petite enfance (Dipe)», souligne Mme Khouma.
Par Ousmane SOW – Stagiaire