Dans les années 2000, on avait «Il est midi». En 2024, nous avons Yoor Yoor bi. Dans les années 2000, Ndiogou Wack Seck utilisait son journal, financé par des responsables du Pds dont Macky Sall, pour attaquer, souvent en dessous de la ceinture, toute personne qui pouvait se trouver dans la ligne de mire du Président Wade, à commencer par Idrissa Seck.
Ces dernières années, Serigne Saliou Guèye s’est fait la caisse de résonnance du parti Pastef et du gourou Sonko, mentant sur tous les sujets qui pouvaient gêner ses bailleurs, calomniant tout honnête citoyen qui avait le malheur de porter une opinion contraire à celle de son maître, ouvrant les colonnes de sa feuille de choux à l’état-major du parti dit des patriotes, affichant leurs manipulations et la manifestation de leurs carences en manchette, à grand renfort de pseudonymes, sans jamais préciser qu’il s’agissait là d’une tribune politique et non d’un journalisme informant juste et vrai.
Quand Macky Sall a été élu en 2012, l’ancien directeur de publication de «Il est midi», nommé au poste de Pca de la Rts pour services rendus, a eu la décence de ne plus l’ouvrir en public. Il s’est enfermé dans le silence tout le long des mandats de l’ex-Président. Avec l’élection de Bassirou Diomaye Faye et la nomination de celui qu’il appelle «président» au poste de Premier ministre, on aurait pu s’attendre à ce que Serigne Saliou Guèye se taise. Mais pour cela, il aurait fallu que l’indécence qu’il trimballe fièrement devant les caméras l’ait quitté.
Peut-être qu’avec l’arrivée, certes compromise, du retour sur investissement qu’il espère au point d’user des plus viles méthodes de chantage, il cessera de nous pomper l’air. Car sa colère ne vient pas du fait de n’avoir été invité à une cérémonie de prestation de serment, mais d’avoir été éjecté de la table où les grands bandits dont parlait Idrissa Seck, dans ses fameux Cd «Lui et moi», discutent du partage du butin. Serigne Saliou Guèye est un homme suffisamment petit qu’il n’a même pas de retenue devant le rendez-vous fatidique de la mort. En effet, à la suite de la disparition de Ousmane Tanor Dieng, quand tout le pays observait un deuil pour ce haut serviteur de l’Etat, Serigne Saliou Guèye avait rompu une civilité bien sénégalaise. Il s’était attaqué, avec une violence et une ignominie sans commune mesure, au défunt ancien ministre d’Etat avant même que celui-ci soit mis sous terre. Il est depuis ce jour l’incarnation de la bêtise et de la méchanceté. Un cœur ne saurait épargner son porteur.
Serigne Saliou Guèye représente auprès des Sénégalais un mercenaire qui, dans l’exécution de la commande de ses maîtres patriotes, y va avec le zèle des gens payés au lance-pierre pour propager le mal. Ils ne vivent même pas de leur statut de sbire, ils n’ont même pas le talent de se faire payer à la hauteur de la hideur de la tâche. Son bail avec ses maîtres s’achèvera un jour, car quiconque est payé pour dire du mal de ses concitoyens a perdu la confiance de ses bailleurs. Il n’est en vrai que leur faire-valoir jusqu’au jour où ils n’auront plus besoin de lui et passeront à un autre journaliste, pardon enseignant, à gage.
Dr Diatou Cissé Ngom
Sociologue
Paris