Au 1er trimestre 2025, le volume des crédits impayés est évalué à 66, 5 milliards de francs Cfa, soit une hausse de 19, 1% par rapport au 4e trimestre 2024 et de 44% par rapport à la même période l’année dernière. Le montant des crédits octroyés a ainsi enregistré une baisse de 7, 3%.Par Dialigué FAYE – 

L’activité des institutions de microfinance, au 1er trimestre 2025, est marquée par une évolution positive des principaux indicateurs, à l’exception de la qualité du portefeuille, des fonds propres et de la production de crédits.
Pour ce qui concerne la qualité du portefeuille, elle est caractérisée par un volume des impayés qui a drastiquement augmenté. «Au premier trimestre 2025, l’encours des crédits en souffrance est ressorti à 66, 5 milliards de francs Cfa, soit une hausse de 19, 1% par rapport au trimestre précédent et de 44% sur une base annuelle. Le taux de créance en souffrance a progressé de 1, 2 point de pourcentage pour ressortir à 8, 4%, se situant largement au-dessus de la norme réglementaire de 3% au maximum. Cette dégradation de la qualité du portefeuille de crédit sur la période est consécutive à la hausse du taux de crédit en souffrance chez les personnes physiques et les personnes morales, mais également au niveau des sociétés anonymes et des Imcec affiliées», rapporte la Direction de la réglementation et de la supervision des Systèmes financiers décentralisés (Drs-Sfd).

Une baisse des fonds propres
Dans sa note trimestrielle, la Drs-Sfd fait également état d’un recul des fonds propres des Imf. «Les fonds propres des Imf sont passés de 219, 3 milliards de francs Cfa au 4ème trimestre 2024, à 212, 2 milliards de francs Cfa au 1er trimestre 2025, soit une baisse de 3, 3%.» Cette situation découle, d’après ce démembrement du ministère des Finances, «d’une diminution simultanée des fonds propres détenus par les Imcec affiliées de 3, 1%, les sociétés anonymes, 1, 9% et les Imcec non affiliées, 17, 8%. En variation annuelle, les fonds propres des Imf ont enregistré un repli de 0, 8%, soit une diminution de 1, 7 milliards de francs Cfa sur la période sous revue».

Les financements alloués en baisse
Au premier trimestre 2025, le montant des crédits octroyés a enregistré une baisse de 7, 3% par rapport au trimestre précédent, pour s’établir à 208, 4 milliards de francs Cfa. Cette situation, selon la Drs-Sfd, «est liée à une régression des financements accordés aux hommes estimée à 10, 8% et aux personnes morales, 5, 8%, contrairement à ceux destinés aux femmes qui enregistrent une progression de 1, 8% par rapport au trimestre précédent. Selon la forme juridique des Imf, la régression des financements est observée chez les Imcec non affiliées (-19, 2%) et les sociétés anonymes (-17, 3%) contrairement aux Imcec affiliées (5, 4%) ;
Comparée à la même période de l’année précédente, la production de crédit a augmenté de 8, 3%, soit un surplus de 16 milliards de francs Cfa».

L’encours de crédits augmente
«L’encours de crédit s’est établi à 792, 7 milliards de francs Cfa au premier trimestre 2025, soit une hausse de 2, 4% par rapport au trimestre précédent», relève la Drs. Et d’expliquer que «cette évolution est consécutive aux relèvements des financements accordés aux hommes évalués à 2, 1%, aux femmes, 3, 9%, et aux personnes morales, 1,8%, sur la période sous revue. Sur une base annuelle, l’encours de crédit des Imf a connu une croissance de 4, 5%, soit 21, 4 milliards de francs Cfa.
L’encours des crédits sains, au terme du premier trimestre 2025, est ressorti à 726, 2 milliards de francs Cfa, soit une croissance de 1, 1% par rapport au trimestre précédent. Cette situation résulte des hausses respectives des crédits sains à court terme estimées à 1%, moyen terme, 0, 8% et long terme, 1, 6%.
Sur le plan macroéconomique, le taux de financement de l’économie par les Imf est ressorti à 4, 8% du Pib au premier trimestre 2025. L’encours de crédit représente 10, 4% du crédit à l’économie, soit une progression de 0, 3 point de pourcentage sur la période». Relativement à la pénétration du secteur de la microfinance, aux dépôts et aux emprunts, ils ont connu une évolution positive. «Le nombre de membres et clients a enregistré une hausse de 1, 6% en s’établissant à 4 566 414, correspondant à un taux d’inclusion financière du secteur de la microfinance de 20, 3%. L’encours des dépôts a progressé de 1, 9% pour ressortir à 590, 4 milliards de francs Cfa, soit 3, 6% du Pib et 6, 6% des dépôts bancaires. Les emprunts ont connu un accroissement de 2, 4% pour s’établir à 169, 9 milliards de francs Cfa», mentionne la Drs-Sfd.
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