#Sindian – Campagne médicale de la promotion sortante Ufr Santé/Uasz : L’accès aux soins de santé des populations démunies en bandoulière
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S’il y a une tradition médicale au niveau de l’Ufr des Sciences de la santé de l’Université Assane Seck de Ziguinchor (Uasz), c’est de sillonner au terme de la 6ème année d’études la Casamance des profondeurs pour concilier les besoins en soins de santé des populations aux soins et en expertise médicale. Et ce, par la mise en place d’initiatives sociales et salutaires au bénéfice des communautés démunies et enclavées. Une tradition dont s’est acquittée la promotion sortante 2021 qui, à travers une caravane médicale dénommée Casa med travel, a parcouru pendant quatre jours les trois régions de la Casamance naturelle, dont la zone enclavée du Fogny.Par Ibou MANE(Correspondant) –
La Casamance ! Une zone où les populations sont confrontées à beaucoup de difficultés. Le premier goulot d’étranglement pour les étudiants de l’Ufr Santé de l’Uasz est l’inaccessibilité aux soins de santé due à l’enclavement de la région. Et la seconde difficulté est que la population casamançaise dans sa majorité écrasante est confrontée, selon eux, à une précarité. Autant de raisons qui constituent des obstacles majeurs par rapport à l’accès aux soins de santé et notamment de qualité.
Pour Mamadou Ndaw Dia, Dr en médecine à l’Ufr des Sciences de la santé de l’Université Assane Seck de Ziguinchor (Uasz) et par ailleurs président de la promotion sortante, c’est la raison pour laquelle cette promotion 2021 est venue en termes de contribution pour aider véritablement ces populations à accéder à ces soins à travers des consultations médicales gratuites dans différentes spécialités, mais aussi par des dons de médicaments pour soulager les démunis. Un programme, dénommé Casa med travel, qui a sillonné pendant quatre jours les trois régions de la Casamance naturelle et qui a bénéficié du concours de bonnes volontés. C’est le cas au niveau de l’étape de Sindian où ce programme a été accompagné et parrainé par le secrétaire général de l’Aibd et natif de la localité, Ansou Sané. «Ce denier a compris les enjeux de l’heure, que les populations de Sindian en ont besoin. Et naturellement, celles-ci ainsi que la promotion sortante de médecine que je dirige lui doivent une reconnaissance», a soutenu le Dr Mamadou Ndaw Dia. Pour qui la forte affluence notée lors de ces consultations médicales donne un aperçu sur l’urgence sanitaire des populations.
Quid des pathologies détectées lors de ces exercices médicaux ? Pour Dr Mamadou Ndaw Dia, son équipe a beaucoup plus insisté sur le dépistage, conformément aux recommandations de leurs professeurs. Un dépistage axé, dit-il, sur trois pathologies, à savoir le diabète, l’hypertension artérielle et la maladie rénale chronique et les cancers plus spécifiquement du col de l’utérus chez les femmes. «Il y a une décennie, ce sont les maladies transmissibles come le Vih et l’hépatite B qui faisaient l’hécatombe dans le monde. Mais la tendance s’est renversée et on voit de plus en plus des personnes qui décèdent du fait de maladies chroniques», justifie-t-il. Et la cause de cela résulte du fait que ces personnes-là ne connaissent pas leur statut, car ne faisant pas consulter dans les structures sanitaires. C’est dire que cette opportunité qui leur est offerte a permis aujourd’hui, de l’avis du Dr Dia, de détecter beaucoup de patients hypertendus et qui l’ignoraient.
Pour ce qui est de la gériatrie, beaucoup de patients ont présenté des hypertrophies bénignes de la prostate, pathologie qui touche les personnes âgées. «Cela nous a permis de référer ces patients et d’aller voir des urologues au niveau des hôpitaux de Ziguinchor. Et nous allons faire avec rigueur le suivi afin qu’ils puissent être pris en charge correctement dans ces structures sanitaires qui disposent d’un plateau médical beaucoup plus élevé que ce que nous avons aujourd’hui.»
Pour le parrain de cette campagne médicale, Ansou Sané, c’est le sentiment d’appartenir à une communauté qui a besoin d’assistance qui sous-tend leur aide, accompagnement et support dans les activités socioéconomiques, mais à connotation sanitaire. «Nous sommes dans une zone assez éloignée où le besoin en matière de santé est très élevé et où il y a, a contrario, un accès difficile aux soins de santé», déclare-t-il. Occasion pour le parrain de remettre au goût du jour une vieille doléance des populations de Sindian et qui consiste à élever au niveau 2 leur structure sanitaire qui polarise toute cette contrée du Fogny.
imane@lequotidien.sn