Les perspectives économiques des pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) demeurent favorables bien qu’étant «sujettes à des risques baissiers», déclare une équipe du Fonds monétaire international (Fmi), qui s’est rendue au Burkina Faso, au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Togo.
Conduite par Céline Allard, elle a séjourné dans les capitales de ces différents pays entre le 10 et le 24 janvier 2019, «pour des discussions avec les institutions de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) sur les politiques communes de ses pays membres».
«Les perspectives restent favorables mais sont sujettes à des risques baissiers. La croissance économique devrait rester supérieure à 6% sur le moyen terme, dans un contexte où tous les pays de l’Uemoa se sont fortement engagés à mettre en œuvre des programmes nationaux d’assainissement budgétaire et de développement visant à améliorer la compétitivité et renforcer la dynamique de l’investissement privé», a déclaré Mme Allard au terme de la mission.
Elle précise que «les principaux risques pesant sur cette perspective incluent le risque de retards dans la mise en place des programmes de réformes nationaux, celui de nouveaux défis sécuritaires, ainsi que les incertitudes relatives à la croissance mondiale et aux conditions sur les marchés financiers internationaux».
Pour assurer la stabilité macroéconomique et soutenir la croissance, il est indispensable de s’appuyer sur l’ajustement des déficits budgétaires nationaux vers le critère de convergence de l’Uemoa de 3% du Pib à partir de cette année et sur une meilleure maîtrise des autres sources d’accroissement de la dette publique, a conseillé Mme Allard dans des propos contenus dans un communiqué de presse.
Elle estime que «la consolidation budgétaire nécessitera d’accroître la mobilisation des ressources intérieures pour permettre également de créer l’espace budgétaire nécessaire pour répondre de manière soutenable aux importants besoins de développement, y compris en matière d’investissement en infrastructures et de dépenses sociales et de sécurité».
La mission a fait état d’une «évolution positive des réserves de change», jugeant «appropriée» l’orientation actuelle de la politique monétaire. Elle n’en souligne pas moins la nécessité pour la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) de «garder une flexibilité d’ajustement de ses opérations de politique monétaire en cas de changements importants».
Selon Mme Allard, la mission estime que «la transmission de la politique monétaire serait renforcée par une liquidité et une profondeur accrues du marché secondaire des titres et du marché interbancaire qui sont essentielles au développement du marché financier régional et donc du secteur privé».
Aps