En Conseil des ministres hier, Macky Sall s’est longuement exprimé sur les questions sociales qui paralysent le pays. Par Ousmane SOW

– Depuis deux semaines, le pays est traversé par une crise sanitaire. Après l’émotion provoquée par le décès de Mme Astou Sokhna, le personnel soignant est entré en grève pour dénoncer l’inculpation de 6 sages-femmes pour non-assistance à personne en danger. Revenu de la Mecque, Macky Sall essaie de désamorcer la bombe, alors que les populations viennent de vivre 48h de grève totale des agents de la santé. Pour lui, la stabilité sociale durable dans le secteur de la santé, l’amélioration continue de la qualité des offres de soins et des prestations dans les structures sanitaires, des conditions de travail des agents de la santé, toutes catégories confondues, sont «nécessaires». En Conseil des ministres, il a demandé l’implication des ordres professionnels (médecins, pharmaciens, sages-femmes, etc.) dans l’administration et la régulation des activités du secteur de la santé, la poursuite du dialogue social avec les syndicats et la continuité «du service dans les structures sanitaires du pays».
Cette crise intervient à la veille de la fête du 1er mai. En saluant la «résilience des travailleurs», le Président Sall rassure sur «l’exécution du Plan national de renforcement du dialogue social» et l’application «des conventions collectives et de la politique de santé et sécurité au travail». En écho, il a insisté sur la «modernisation du Système national de retraite avec la promotion de la retraite complémentaire, les efforts soutenus et continus de l’Etat pour généraliser la revalorisation notable des pensions et assurer les prestations sociales destinées aux retraités». Dans ce sillage, il indique l’importance de finaliser «dans le consensus, le projet de Code unique de la sécurité sociale, texte fondateur qui permettra d’effectuer un saut qualitatif dans la gouvernance des relations de travail au Sénégal».
Quid de l’inclusion sociale ? Il annonce que les 542 mille 956 ménages répertoriés dans le Registre national unique (Rnu) «vont recevoir de la part de l’Etat, un Cash transfert exceptionnel d’un montant global de 43 milliards de francs Cfa à l’occasion d’une cérémonie de lancement de cette opération de solidarité nationale inédite, qu’il présidera le 10 mai 2022». Cette opération va permettre de «consolider l’exhaustivité, la crédibilité et la transparence du système de solidarité nationale, notamment l’allocation des bourses de sécurité familiale».
Face au contexte géopolitique actuel, qui a provoqué l’envolée des prix, le Président Sall a annoncé la mise en place d’un Comité interministériel de veille sur les impacts économiques et stratégiques de la crise internationale actuelle.
En Conseil des ministres, le Président Macky Sall est revenu sur la récurrence des accidents de la circulation, qui ont fait ces derniers jours une quinzaine de morts. Que faire ? Pour lui, il faut «accélérer l’application du nouveau Code de la route et accentuer le déploiement des activités de l’Agence nationale de sécurité routière (Anaser), pour renforcer la prévention par une sensibilisation efficace des usagers». Il suggère «la nécessité d’améliorer la signalisation des tronçons routiers, l’aménagement des ralentisseurs, d’aires de stationnement et de repos (avec toutes les commodités requises) sur des points officiels indiqués». Sans doute, cela passe par la mise en place d’une cartographie des routes (nationales, départementales, communales), «compte tenu de leur fréquentation et du développement des établissements humains dans plusieurs localités», l’éclairage et la sécurisation de la Vdn 3, la poursuite rapide des travaux de la route des Niayes, la mise en place, avant fin juin 2022, du Cadre de gouvernance de la circulation des véhicules, des bus de transport et des gros porteurs (camions) dans la capitale et le long des axes routiers et autoroutiers, l’amélioration de la mobilité urbaine et interurbaine et d’asseoir une économie des transports moderne.