Les nouveaux dirigeants militaires au Soudan ont sommé hier les manifestants de démanteler les barrages devant le Qg de l’Armée dans la capitale Khartoum, les tensions s’amplifiant après la suspension des discussions entre les deux camps.
Craignant un dérapage, des dirigeants africains tiendront aujour­d’hui au Caire un sommet autour de l’Egyptien Abdel Fattah al-Sissi, président en exercice de l’Union africaine (Ua), pour «discuter des moyens les plus appropriés pour (…) contribuer à la stabilité et la paix» au Soudan, selon la Présidence égyptienne.
Après la destitution le 11 avril par l’Armée du Président Omar el-Béchir sous la pression de la rue, les chefs de la contestation populaire et le Conseil militaire de transition qui a pris les commandes, campent sur leurs positions. Les premiers veulent un transfert immédiat du pouvoir à une autorité civile et les seconds refusent de le faire jusqu’à présent.
Mobilisés à l’initiative des meneurs de la protestation, les manifestants, rassemblés jour et nuit devant le siège de l’Armée depuis le 6 avril, ont promis «d’intensifier le mouvement» pour obtenir le transfert du pouvoir.
Sur le lieu du sit-in, les Soudanais doivent passer par plusieurs points de contrôle pour accéder aux abords du Qg militaire, avec une fouille corporelle et une vérification de sacs par d’autres manifestants, ont constaté les correspondants de l’Afp.
Le Conseil militaire a réclamé le démantèlement des barrages et la «réouverture immédiate des routes pour faciliter la circulation des trains et des autres moyens de transport».
La veille, son chef, le général Abdel Fattah al-Burhane, a «condamné le blocage de routes et la fouille de personnes sans en avoir l’autorité». «Cela ne peut plus continuer, la sécurité relève de la responsabilité de l’Etat.»
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