Il était attendu et le voilà au Sénégal, la terre de ses parents. Ahmed Sylla débarque à Dakar avec plein d’humour dans ses bagages. Il était sur scène hier soir au Grand Théâtre et s’apprête à y retourner ce soir  pour un spectacle «exceptionnel».

La dernière fois qu’il a fait rire des personnes au Sénégal, Macron n’était même pas ministre, Trump faisait de brèves apparitions dans des films et Poutine était un nom Russe anodin comme les autres. Mais cette époque durant laquelle le petit Ahmed Sylla «courait après des chèvres» et provoquait l’ire de ses proches est révolue. Le bonhomme n’a plus 10 ans et a «trouvé le moyen habile et subtile de jouir de (sa) passion (Ndlr, l’humour) sans être sanctionné (négativement)». Hier en conférence de presse, il faisait état de son «anxiété» car, expliquait-il, «je ne sais pas à quoi m’attendre. Mais je vous promets que ça va être quelque chose d’exceptionnel. J’ai intégré des choses du Sénégal à travers mes parents dans mon spectacle En entier». Les journalistes ont eu l’occasion de tester son esprit créatif. «Je fais du stand up avec une simplicité, une générosité et une envie de toujours bien faire». En pleine conférence de presse, Ahmed Sylla n’hésite d’ailleurs pas à ouvrir les vannes en guise de réponse. «Je ne m’interdis au­cun sujet du moment, que ça fasse rire», a-t-il répondu à une journaliste qui voulait savoir si en «prestant» il se fixe des limites.
Ahmed Sylla avance qu’il part du principe que sa mère regarde son spectacle et que tout ce qui est susceptible de heurter un parent ne lui sera pas indifférent. Ses explications seront coupées par la sonnerie d’un téléphone posé à ses côtés. Un prétexte pour l’humoriste d’amuser la galerie : «Baalma (excusez-moi en wolof) tonton, il faut couper les téléphones», dit-il en imitant l’accent du Sénégalais qui a du mal à différencier les son «che», «se» et «ze». Cette façon pour lui de s’ouvrir aux médias sénégalais n’a pas manqué de singulariser un peu plus cette conférence de presse. A en croire Ahmed Sylla, le spectacle prévu hier soir était une sorte de retrouvaille avec ses fans. «C’est un rêve de gosse qui se réalise», mentionne-t-il, le visage radieux. Pour ceux qui n’ont pas eu la chance de le voir hier sur scène, Ahmed Sylla sera encore ce samedi soir sur la scène du Grand Théâtre.
De parents sénégalais, il est né en France et se définit comme «un Français qui a été élevé par des parents sénégalais». Il a commencé le stand up professionnel en 2012, avec son premier spectacle intitulé A mes délires ! En 2014, l’année de sa consécration, il produit Avec un grand A. Et s’ensuit une ascension fulgurante. Marrakech du rire, Vendredi tout est permis. Ahmed, en un laps de temps, conquit le cœur des Français en devenant la coqueluche des plateaux de télévision.
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