Statut des magistrats et fonctionnement du Csm : Les doléances de Ousmane Chimère Diouf

La différence de traitement pour le départ à la retraite continue à alimenter la polémique dans les rangs des magistrats. «Il a été exposé au chef de l’Etat, la différence de traitement existant entre des magistrats du même grade consistant à voir partir à la retraite les plus jeunes pour laisser en place les plus âgés uniquement du fait de fonctions occupées par les uns et les autres. Cette situation, qui crée de manière flagrante un déséquilibre dans la gestion de la carrière de fonctionnaires régis par le même statut, doit être corrigée», expose le président de l’Ums. Pour lui, «une loi n’est juste que lorsqu’elle impose les mêmes restrictions à chacun et les mêmes droits. La généralisation de cet âge apparaît donc comme une nécessité absolue et pour reprendre une expression chère à nos amis avocats, ce ne serait que Justice».
Il y a aussi le débat sur la revalorisation de la pension de retraite. «Après quarante ans de carrière ou plus, le magistrat à la retraite vit d’angoisse, de stress à un âge où il a besoin de repos, de tranquillité d’esprit et ceci, du fait de la modicité de sa pension. Après avoir occupé de hautes fonctions judiciaires, se retrouver dans la précarité au crépuscule de sa vie est à notre avis quelque chose à rectifier. L’idée d’intégrer l’indemnité de judicature dans la base de calcul a longtemps été agitée, en vain, tout comme celle de permettre au retraité de garder une bonne partie de ses revenus», rappelle-t-il. Quid de la tenue régulière des réunions du Conseil supérieur de la magistrature ? «Une réponse favorable nous avait été donnée après plus d’une année d’absence et elle s’est effectivement tenue. Force est cependant de reconnaître que depuis lors, les consultations à domicile se sont multipliées au point de susciter une grande interrogation au niveau des collègues. Quand l’exception a tendance à devenir le principe et n’offre aucune garantie aux magistrats, ceux-ci peuvent légitimement poser ce débat. Nous tenons à réaffirmer notre attachement au principe de l’inamovibilité consacré et par la Constitution et par notre statut», précise M. Diouf. Il demande néanmoins aux magistrats de faire une introspection «sans complaisance allant dans le sens d’améliorer le service public de la Justice pour le plus grand bien du Peuple».