L’immobilier, l’agriculture, l’élevage, la finance : tels sont les secteurs sur lesquels la Haute autorité du waqf (Haw) mise pour développer le waqf, considéré comme étant «l’investissement d’une aumône en vue de la rendre perpétuelle et profitable à la société».Par Dialigué FAYE –

La Haute autorité du waqf (Haw), dans sa stratégie de développement de ce levier (waqf), s’est inscrite dans une démarche visant principalement les secteurs immobilier, agricole, financier et de l’élevage.

Pour le secteur immobilier, renseigne son Directeur général, un premier projet est en cours de mise en œuvre. «Il s’agit de construire un immeuble de 16 étages à Dakar plateau qui sera entièrement mis en location et dont les revenus générés seront exclusivement dédiés au processus de modernisation des daraas au Séné­gal», a expliqué hier, Racine Ba, lors d’un atelier de formation de membres du Collectif des journalistes économiques du Sénégal (Cojes) sur le waqf.

Sur l’agriculture, il indique que des initiatives ont été entreprises il y a quelques années au Nord du Sénégal avec des périmètres agricoles. «Nous allons les intensifier, mais nous avons choisi de nous réorienter sur les chaînes de valeur.»
Cette année, nous avons également un projet dans le domaine de l’élevage. Il «s’agit du passage de dons. Des chèvres seraient mises à disposition de familles vulnérables, formées et accom­pa­gnées. Lorsqu’il y aura des naissances, elles passeraient d’un groupement à un autre, c’est ce qu’on appelle le mécanisme du passage de dons».

S’agissant maintenant du secteur financier, il a été mis en place un levier de la finance sociale islamique dénommé waqf public monétaire. D’après le Dg de la Haw, cet outil aide à fructifier la générosité d’un donateur. A preuve, souligne Racine Ba, «les premières ressources générées par le waqf public monétaire ont permis, l’année dernière, de faire bénéficier de la Couverture sanitaire universelle à des couches vulnérables de la population sénégalaise.

En effet, à la date du 31 décembre 2023, 76 256 élèves d’écoles coraniques, 4930 maîtres coraniques et leurs conjoints, 4024 enfants de maîtres coraniques et 504 marraines d’écoles coraniques ont été enrôlés dans le programme de Couverture sanitaire annuelle. Soit un total de 85 714 bénéficiaires sur un objectif de 110 700, représentant un taux de couverture de 77, 4%. Cette couverture concerne, pour l’instant, 2357 écoles coraniques réparties dans les 45 départements du Sénégal».

Suffisant pour que Abdoulaye Mbow plaide pour la promotion du waqf. Car, argue l’économiste et expert en finance islamique, les enjeux socioéconomiques du waqf sont multiples. Selon lui, les waqfs soutiennent fréquemment l’éducation en finançant des écoles, des bourses d’études et des institutions d’enseignement supérieur. Cela contribue à l’élévation du niveau d’éducation des communautés et à l’accès des opportunités éducatives, entre autres.

Toutefois, relève Mamadou Fall, la transparence reste un défi à relever. Car, pour l’expert-comptable et consultant spécialisé en waqf, si ceux qui veulent constituer un waqf doutent de la transparence de la Haw ou de ses dirigeants, il sera très difficile de développer le waqf.
dialigue@lequotidien.sn