Le ministre de l’Intérieur installe le Comité de suivi sur les recommandations issues de l’audit du fichier électoral ce matin. Sans l’opposition significative qui maintient son boycott.
A moins de 10 mois de l’élection présidentielle, le pouvoir et une bonne frange de l’opposition s’accordent sur une chose : les divergences dans les modalités d’organisation de la Présidentielle de 2019. Et, ce n’est pas l’installation du Comité de suivi des recommandations issues de l’audit du fichier électoral, prévue ce matin à la Direction générale des élections, qui va recoller les morceaux. Jusqu’ici, les travaux sur le processus électoral n’ont enregistré que la présence du Cadre de l’opposition pour la régularité, la clarté et la transparence des élections (Corecte) et le pôle des non-alignés. «C’est le moment de rejoindre la table des négociations pour cette partie de l’opposition qui avait boycotté le Cadre de concertation sur le processus électoral. Ils pourront évoquer les sujets qui les préoccupent. Tout le monde est invité», rassure un brin d’optimisme, Ousmane Badiane, un des plénipotentiaires de la majorité. Cependant, le Parti démocratique sénégalais dit ne pas être concerné par cette rencontre qui sera présidée par le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye.
Secrétaire national adjoint aux Elections du Pds, Maguette Sy, évoque une «question de logique» car, rappelle-t-il, le parti de Me Abdoulaye Wade «n’avait pas participé» à l’audit du fichier électoral. En effet, après les conclusions des 4 experts de l’Union européenne qui ont jugé le fichier fiable à 98%, Me Wade avait qualifié le rapport de «véritable tromperie pour ne pas dire escroquerie». Entre temps, après le vote de la controversée loi sur le parrainage, le Président Macky Sall a appelé l’opposition au dialogue sur les modalités d’application de cette réforme. «Après tout ce qui s’est passé dans les concertations autour du processus électoral, le parrainage, l’audit du fichier électoral, il ne faut pas, sous prétexte que le président de la République tend la main à l’opposition, qu’on y aille comme ça. On est habitués à ces appels de circonstance et sans conviction de Macky Sall», décline Maguette Sy.
bgdiop@lequotidien.sn