Le choc Côte d’Ivoire-Sénégal, en quart de finale de la Can U17, nous réserve une rude bataille sur le terrain et aussi sur le banc, entre deux techniciens qui cachent leur jeu. Décryptage.Par Hyacinthe DIANDY – 

Le discours d’un entraîneur peut être trompeur par rapport à sa stratégie sur le terrain. Apparemment, c’est le constat qu’on peut faire à entendre les deux sélectionneurs, de la Côte d’Ivoire et du Sénégal, qui vont s’affronter cet après-midi (16h Gmt). En effet, entre Bassiriki Diabaté et Pape Ibrahima Faye, chacun semble cacher son jeu avant leur confrontation décisive pour une place en demi-finale de la Can U17. Et à ce jeu, c’est surtout le coach des Eléphanteaux qui s’est illustré.

«Alinho ? Je ne suis même pas sûr s’il sera titulaire»
D’abord par rapport à son artificier et deuxième meilleur buteur du tournoi, avec 6 réalisations. «Alinho Haïdara ? Je ne suis même pas sûr s’il sera titulaire», a-t-il lâché, provoquant un brin de sourire chez les confrères. Avant de promettre, par rapport à son onze de départ, «de faire tourner son effectif pour donner la chance à ceux qui n’ont pas encore joué». Drôle de choix (défense de rire) dans un match-couperet où le vaincu rentre à la maison.

Par rapport à sa stratégie, Bassiriki Diabaté a aussi «moussé» son discours, en déclarant n’avoir pas fait de vidéo sur le Sénégal et qu’il va jouer sans se soucier de ses adversaires, en comptant d’abord sur son propre groupe.
Quid de Pape Ibrahima Faye ? Le coach des Lionceaux, en vieux briscard et fin stratège, n’a pipé mot sur le meilleur buteur ivoirien, ni sur un éventuel plan anti-Alynho, même s’il est évident que son cas sera évoqué en vestiaire dans le briefing d’avant-match.

Normal, car face à la meilleure attaque du tournoi (avec 10 buts), forcément il est recommandé plus de prudence, même si les Lionceaux et leur gardien Vincent Gomis n’ont encore encaissé le moindre but.

Mais c’est surtout à l’équation de l’inefficacité offensive que PIF devra trouver le bon remède. Et sur ce chapitre, il semble mijoter un coup ; préférant se limiter aux fondamentaux devant la presse.

«Nous sommes là pour gagner, pour battre la Côte d’Ivoire et poursuivre notre chemin. L’objectif est de ne pas encaisser de buts, tout en améliorant notre secteur offensif. On travaille dans ce sens.»

En fait, «améliorer le secteur offensif», même si le coach ne rentre pas dans les détails, c’est donner du rythme à l’organisation offensive, en faisant preuve de rigueur technique et en se montrant précis dans le dernier geste. Reste à savoir, entre les deux sélectionneurs, qui va profiter de cette ruse ou fausse piste qui mène au dernier carré.
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