Replacer le citoyen au cœur du processus de sécurité. Telle est la volonté des autorités. Cela a été réaffirmé par le Gouverneur de la région de Tambacounda. Guedj Diouf, qui s’exprimait ainsi lors du Comité régional de développement (Crd) consacré à la sécurité collaborative, estime que «le citoyen est à la fois acteur et victime de l’insécurité».

Le dialogue sur la sécurité collaborative est une initiative qui permet de susciter des échanges entre les Forces de défense et de sécurité (Fds) et les autres composantes de la communauté, en plus des autorités administratives et territoriales. «L’objectif est de donner l’occasion au citoyen, à la fois acteur et victime de l’insécurité, de pouvoir participer à la problématique sécuritaire. Tout ce qui se fait et se projette en matière sécuritaire, se fait pour les populations», relève le Gouverneur. «Aujourd’hui, précise l’autorité administrative, il était question de lancer le Crd. Profiter pour expliquer aux populations la sécurité collaborative. Et surtout informer et sensibiliser les participants (les populations, les autorités administratives et territoriales, la Société civile, etc.) sur leurs rôles et responsabilités sur la question de la sécurité collaborative.» L’objectif est, rappelle-t-il, de replacer le citoyen au cœur de la sécurité. Parce que, constate-t-on, «si le citoyen ne joue pas le rôle qui est le sien dans la sécurité, on peut tomber dans l’insécurité. Et, s’il y a  insécurité, le citoyen est victime». D’où l’importance d’impliquer le citoyen et de le replacer au cœur du processus sécuritaire, a laissé entendre le Gouverneur.

Toutefois, soutient-il, au-delà du Comité régional de développement organisé, d’autres activités de sensibilisation, de concertation sont prévues pour mieux vulgariser le concept afin de mieux sensibiliser les populations à pouvoir jouer le rôle d’alerte et de veille qui est le leur. Ce qui contribuera grandement à la Sécurité nationale. Ces actions seront élaborées et développées par des acteurs soutenus par l’Usip, Institut des Etats-Unis pour la paix, qui met en œuvre le Dialogue sur la justice et la paix, (Jsd). D’ailleurs, dans le cadre de ce programme et sous l’impulsion du ministère de l’Intérieur, a informé Henry Ndecky, coordonnateur du programme, une Conférence nationale sur la sécurité collaborative s’est tenue du 26 au 27 octobre 2021 à Dakar, et dont une des recommandations majeures est la mise en place de cadres interrégionaux de sécurité collaborative dans les différentes zones éco-géographiques du Sénégal. Ces regroupements de régions vers le niveau national et du niveau national vers les régions devront permettre à chaque niveau de nourrir le niveau supérieur de ses analyses, ses expériences, ses résultats, et vice-versa. Ainsi, les zones sud (Casamance) et Est (Tamba, Kédougou et Kaffrine) ont été choisies, a laissé entendre M. Ndecky.

Toutefois, il y a des défis à relever pour arriver à une véritable sécurité, a expliqué le Gouverneur. Guedj Diouf évoquera la confiance entre les Fds et les populations. C’est l’un des grands défis à relever. «Il faut nécessairement restaurer la confiance entre les Fds et les populations», suggère-t-il. Non sans souligner que c’est ce qui va développer la culture du renseignement chez les populations. Un aspect fondamental dans le processus sécuritaire.

L’autre défi soulevé par le Gouverneur est la conscientisation des populations. Il faut qu’elles comprennent que parfois, l’insécurité passe par elles-mêmes. Et qu’elles en sont les premières victimes. Le Gouverneur ne passera pas sous silence la participation des collectivités territoriales. Elles ont aussi un rôle-clé à y jouer, a martelé Guedj Diouf, entre autres défis soulevés.
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